1er-28 décembre 1994
Burundi. Crise politique et violences ethniques
Le 1er, le Hutu Jean Minani est élu à la présidence de l'Assemblée nationale, où le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu, hutu) est majoritaire. Cette élection est contestée par l'Unité pour le progrès national (Uprona, tutsi) qui accuse Jean Minani d'avoir appelé les Hutu à la vengeance au lendemain de l'assassinat du président hutu Melchior Ndadaye, en octobre 1993. L'Uprona menace de quitter le gouvernement et le Parlement. Cette crise politique fragilise l'accord de partage du pouvoir conclu en septembre entre le Frodebu et l'Uprona. Dénuée de fondement, la mise en cause de Jean Minani apparaît comme un épisode supplémentaire de la lutte entre les Tutsi, qui ont conquis le pouvoir en juin 1993, et les Hutu, qui tentent de regagner la prépondérance.
Le 21, après trois jours de violences interethniques qui font une trentaine de morts, le Premier ministre Anatole Kanyenkiko (Uprona) instaure le couvre-feu à Bujumbura.
Le 28, la radio-télévision annonce que le président de l'Assemblée nationale Jean Minani va être appelé à d'autres fonctions ; ce que confirme le président de la République Sylvestre Ntibantunganya aux douze partis signataires de la convention de gouvernement.