1er-28 décembre 2001
Israël - Autorité palestinienne. Rupture entre Ariel Sharon et Yasser Arafat
Le 1er et le 2, deux attentats-suicides revendiqués par le Hamas, le premier à Jérusalem, le second à Haïfa, font 27 morts, dont les 3 kamikazes. Le mouvement islamiste déclare avoir agi en représailles à l'« assassinat ciblé » de l'un de ses chefs militaires par Tsahal, en novembre, près de Naplouse. L'Autorité palestinienne condamne ces opérations et procède aussitôt à l'interpellation de responsables politiques du Hamas. Le président Bush, qui reçoit à Washington le Premier ministre israélien Ariel Sharon, somme Yasser Arafat d'arrêter les responsables de ces attentats et d'« agir sur-le-champ et de façon décisive contre les organisations qui les soutiennent ».
Le 3, la riposte israélienne prend pour cible des installations de l'Autorité palestinienne liées à la personne de Yasser Arafat, notamment son héliport. Ariel Sharon dénonce la « stratégie du terrorisme » choisie par le leader palestinien. Son gouvernement qualifie officiellement l'Autorité palestinienne d'« organisation soutenant le terrorisme ». La Maison-Blanche évoque, pour Israël, le « droit de se défendre ».
Le 3 également, au Caire, le président égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie, dirigeants des deux pays ayant signé un traité de paix avec l'État hébreu, dénoncent l'« escalade provoquée par les Israéliens et les Palestiniens ».
Le 4, tandis que Tsahal poursuit le bouclage des territoires palestiniens et intensifie ses opérations de représailles, le ministre travailliste des Affaires étrangères, Shimon Peres, met en cause la « tentative [du gouvernement] pour provoquer l'effondrement de l'Autorité palestinienne ».
Le 5, un nouvel attentat-suicide à Jérusalem tue le seul porteur de la bombe.
Le 6, à Gaza, la mobilisation des partisans du cheikh Ahmed Yassine, chef spirituel du Hamas, empêche la police palestinienne de placer celui-ci en résidence surveillée, après ses récentes prises de position en faveur de la poursuite des actions anti-israéliennes jusqu'à la libération des territoires occupés.
Le 6 également, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Ahmad Maher, effectue en Israël une mission de conciliation sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir d'Ariel Sharon. Celle-ci n'aboutit à aucun résultat.
Le 9, l'envoyé spécial américain au Proche-Orient, Anthony Zinni, menace de renoncer à sa mission en l'absence de « progrès substantiels » de la part des deux parties en matière de sécurité.
Le 10, parallèlement à ses exigences formulées à l'égard d'Israël, l'Union européenne appelle pour la première fois Yasser Arafat à démanteler « les réseaux terroristes du Hamas et du Djihad ».
Le 12, alors qu'Anthony Zinni négocie un cessez-le-feu, trois attentats perpétrés par des proches du Hamas font 10 morts israéliens en Cisjordanie. Le gouvernement de Jérusalem décide aussitôt de « rompre tout contact avec Yasser Arafat ». L'Autorité palestinienne ordonne la fermeture de toutes les institutions du Hamas et du Djihad islamique.
Le 13, l'armée israélienne multiplie ses opérations meurtrières contre les positions de l'Autorité palestinienne, détruisant les installations de la radio palestinienne et forçant Yasser Arafat à demeurer cloîtré dans ses bureaux de Ramallah.
Le 16, Yasser Arafat appelle, dans un discours, à l'arrêt « total et immédiat » de toute violence anti-israélienne, notamment des tirs de mortier, et affirme que « les négociations sont l'unique moyen de résoudre le conflit ».
Le 17, le Hamas et le F.P.L.P. rejettent l'appel du leader palestinien.
Le 21, des affrontements qui font 6 morts opposent, dans la bande de Gaza, des militants du Hamas à la police palestinienne.
Le 21 également, le Hamas annonce l'arrêt « jusqu'à nouvel ordre » de ses opérations anti-israéliennes.
Le 24, Tsahal empêche Yasser Arafat de se rendre à Bethléem pour assister à la messe de Noël, comme il le fait chaque année depuis 1995.
Le 26, les autorités israéliennes, constatant la diminution des violences depuis l'intervention de Yasser Arafat, allègent quelque peu la pression militaire sur les territoires palestiniens.
Le 28, Ariel Sharon répète que les négociations israélo-palestiniennes ne reprendront pas « avant que la terreur ne cesse complètement ».