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1er-28 février 1990

Allemagne. Activité diplomatique à propos de la réunification

Le 1er, deux jours après s'être entretenu à Moscou avec Mikhaïl Gorbatchev, Hans Modrow présente un plan en quatre étapes prévoyant l'unification des deux États allemands. Ce plan, qui préconise la neutralité du futur État, suscite l'hostilité des partis ouest-allemands.

Le 6, le chancelier Helmut Kohl, évoquant la situation « dramatique » de la R.D.A., souhaite l'ouverture rapide de négociations interallemandes sur l'unification monétaire : il propose que le deutsche Mark devienne la monnaie commune des deux États.

Le 10, Helmut Kohl est à Moscou, en compagnie de son ministre des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher. Après quatre heures d'entretien avec Mikhaïl Gorbatchev, ils obtiennent l'assurance que l'U.R.S.S. ne s'opposera pas à la réunification, même rapide, de l'Allemagne. Mais Mikhaïl Gorbatchev précise, le 12, que l'appartenance à l'O.T.A.N. d'une Allemagne unifiée « ne peut être acceptée ».

Le 13, en marge de la conférence Ciel ouvert, qui réunit à Ottawa (Canada) les ministres des Affaires étrangères de l'O.T.A.N. et du pacte de Varsovie, un accord intervient sur la tenue, après les élections est-allemandes du 18 mars, d'une conférence à six (les deux Allemagnes et les quatre vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale) sur la réunification, à laquelle la Pologne, soucieuse de voir garantie la frontière Oder-Neisse, demande aussitôt de participer. De son côté, Jacques Delors propose la réunion, dans le même laps de temps, d'un sommet européen exceptionnel consacré à cette question.

Le 14, Hans Modrow achève une visite de travail de deux jours à Bonn dont il se déclare déçu, n'ayant pu obtenir l'aide massive et immédiate qu'il était venu chercher. En revanche, cette visite permet de jeter les bases de l'union monétaire préconisée par la R.F.A.

Le 20, les ministres des Affaires étrangères des Douze, réunis à Dublin, donnent leur accord à la réunification et demandent à la Commission de préparer un rapport sur les conséquences de l'intégration éventuelle de la R.D.A. dans la C.E.E.

Le 21, Tadeusz Mazowiecki, Premier ministre polonais, souhaitant « lever toute ambiguïté » sur le maintien de la frontière entre la R.D.A. et la Pologne, demande la signature d'un traité de paix préalable à la réunification.

Les 24 et 25, cette question est au centre des discussions entre Helmut Kohl et George Bush, à Camp David (États-Unis). Si les deux hommes s'accordent sur le maintien de l'Allemagne unie dans l'O.T.A.N., le chancelier fédéral, en ne se prononçant pas ouvertement sur la question de la frontière polonaise, crée un malaise et réveille de vieilles craintes.

Le 28, Helmut Kohl envisage que les parlements de R.F.A. et de R.D.A. publient, après les élections du 18 mars, une résolution commune solennelle sur la ligne Oder-Neisse. Cette proposition ne calme pas les inquiétudes internationales, puisque la déclaration commune prévue ne serait pas juridiquement contraignante.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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