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1er-28 février 2000

Autriche. Formation d'une coalition gouvernementale regroupant les conservateurs et l'extrême droite

Le 1er, le Parti populiste (Ö.V.P., conservateur) de Wolfgang Schüssel et le Parti libéral (F.P.Ö., extrême droite) de Jörg Haider annoncent la conclusion d'un accord de gouvernement. Évoquée dès janvier, l'éventuelle arrivée au pouvoir du parti d'extrême droite dirigé par le gouverneur de Carinthie avait suscité de vives réactions internationales, notamment en Europe.

Le 1er également, les États-Unis annoncent qu'ils envisagent d'appliquer, le cas échéant, les mêmes sanctions diplomatiques que l'Union européenne.

Le 3, le président Thomas Klestil, contre son gré, charge Wolfgang Schüssel de former le gouvernement. Il oppose son veto à la nomination de deux ministres proposés par le F.P.Ö. et exige de Wolfgang Schüssel et de Jörg Haider qu'ils signent une Déclaration sur les valeurs démocratiques européennes qui, notamment, reconnaît la responsabilité de l'Autriche face « aux crimes monstrueux du régime national-socialiste », dénonce « la xénophobie, l'antisémitisme et le racisme » et affirme l'« attachement [du gouvernement fédéral] aux principes de la liberté, de la démocratie, du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales ainsi que de l'État de droit ».

Le 4, le gouvernement « noir-bleu », composé à égalité de ministres Ö.V.P. et F.P.Ö., prête serment. Jörg Haider n'en fait pas partie. Le F.P.Ö. détient la vice-chancellerie, occupée par Susanne Riess-Passer, ainsi que les ministères des Affaires sociales, de la Défense, des Finances et de la Justice. Les quatorze autres membres de l'Union européenne annoncent la suspension de leurs contacts bilatéraux officiels avec l'Autriche. Israël, comme les États-Unis, rappelle son ambassadeur à Vienne. Des milliers de personnes manifestent, dans la capitale et les grandes villes du pays, contre le gouvernement de coalition.

Le 9, le chancelier Schüssel présente devant le Parlement, où la coalition au pouvoir dispose de 104 sièges sur 183, son programme de gouvernement, pro-européen et libéral sur le plan économique. Alors que son cabinet décide de lancer une campagne d'explication destinée à redresser l'image du pays à l'étranger, Wolfgang Schüssel annonce l'indemnisation des travailleurs forcés sous le régime nazi.

Le 11, à Lisbonne, lors de la première réunion ministérielle informelle des Quinze depuis la formation du gouvernement autrichien, les représentants français et belge quittent la salle lors de l'intervention de la représentante autrichienne membre du F.P.Ö.

Le 19, plus de 200 000 personnes en « résistance » contre la coalition gouvernementale manifestent à Vienne. Des milliers de manifestants se réunissent également en France et en Belgique.

Le 28, Jörg Haider, dont la personnalité provocante cristallise l'hostilité des opposants au gouvernement, annonce sa démission de la présidence du F.P.Ö., afin de « ne pas entraver le travail » de la coalition au pouvoir. Il est remplacé par Susanne Riess-Passer.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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