Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

1er-28 février 2007

Irak. Mise en œuvre à Bagdad d'un « plan de sécurité »

Le 1er, un double attentat-suicide fait au moins soixante-treize morts sur un marché de la ville chiite de Hilla, située à une centaine de kilomètres au sud de la capitale.

Le 2, aux États-Unis, le Conseil national du renseignement, qui regroupe les seize agences de renseignement américaines, publie un rapport sur la situation en Irak, établi à la demande du Congrès. Selon ce document, « la polarisation grandissante de la société, la faiblesse persistante des forces de sécurité et de l'État en général, et le fait que toutes les parties se préparent à recourir encore davantage à la violence conduisent à une intensification des affrontements, de l'insurrection et de l'extrémisme ».

Le 3, à Bagdad, un attentat au camion piégé fait quelque cent trente morts et plus de trois cents blessés sur le marché d'Al-Sadriya, un quartier à majorité chiite. Il s'agit du deuxième attentat le plus meurtrier dans la capitale depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003.

Le 6, dans un entretien au Financial Times, le Premier ministre français Dominique de Villepin déclare que les États-Unis « ont échoué en Irak ». Il appelle au retrait en 2008 des soldats américains déployés dans le pays et à l'organisation d'une « conférence internationale » concernant ce dernier.

Le 12, à Bagdad, alors qu'est célébré l'anniversaire (selon le calendrier musulman) de l'attentat commis le 22 février 2006 contre la Mosquée d'or de Samarra, l'explosion de bombes fait quatre-vingt-huit morts dans deux quartiers chiites de la capitale.

Le 14, le Premier ministre Nouri Al-Maliki annonce le lancement à Bagdad du « plan de sécurité » évoqué en janvier par le président américain George W. Bush. Ce plan, qui octroie des pouvoirs élargis à la police et à l'armée, doit entraîner la fermeture provisoire des frontières terrestres avec l'Iran et la Syrie.

Le 14 également, George W. Bush, reprenant des propos tenus quelques jours plus tôt par le secrétaire d'État américain Robert Gates, confirme la livraison d'armes par l'Iran aux rebelles chiites irakiens; aucune preuve formelle, indique-t-il cependant, ne permet d'accuser le régime de Téhéran.

Le 16, à Washington, la Chambre des représentants désavoue pour la première fois la politique irakienne de la Maison-Blanche en adoptant une résolution – sans pouvoir contraignant – qui « désapprouve » l'envoi de vingt et un mille cinq cents soldats supplémentaires.

Le 21, le Premier ministre britannique Tony Blair présente un calendrier de retrait partiel des soldats britanniques déployés en Irak: mille six cents d'entre eux sur un total de sept mille deux cents rentreront en avril ou mai, et cinq cents autres devraient être rapatriés « à la fin de l'été ».

Le 26, un attentat à la bombe frappe le ministère des Travaux publics à Bagdad, faisant au moins cinq morts.

Le 27, Washington annonce sa participation à une conférence internationale sur l'Irak, organisée en mars par les autorités de Bagdad; Téhéran et Damas, avec lesquels le président Bush avait exclu tout dialogue, sont également invités.

Le 28, Téhéran menace d'intervenir au Kurdistan irakien si Bagdad n'expulse pas les groupes armés kurdes actifs en Iran qui trouvent refuge en Irak.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 2-28 janvier 2007 Irak - États-Unis. Renforcement des effectifs américains

    Le 2, Ban Ki-moon, qui vient de prendre ses fonctions de secrétaire général de l'O.N.U., surprend les observateurs en s'abstenant de condamner la pendaison de Saddam Hussein. Alors que l'organisation est par principe opposée à la peine de mort, il déclare que l'application de celle-ci demeure du ressort...

  • 5-31 décembre 2006 États-Unis - Irak. Publication du rapport Baker-Hamilton et exécution de Saddam Hussein

    Le 5, lors de son audition par la commission des forces armées du Sénat, Robert Gates, nommé secrétaire à la Défense par le président George W. Bush, répond négativement à la question: « Sommes-nous en train de gagner en Irak? ».

    Le 6, le groupe d'étude bipartite sur l'Irak, mis en place...

  • 5-30 novembre 2006 Irak. Condamnation à mort de Saddam Hussein et recrudescence de la guerre civile

    Le 5, le Haut Tribunal pénal irakien rend son jugement dans le procès pour « crimes contre l'humanité » relatif au meurtre de cent quarante-huit civils chiites dans la localité de Doujaïl, en juillet 1982, en réponse à une tentative d'attentat contre Saddam Hussein, alors président. Le tribunal condamne...

  • 11-19 octobre 2006 Irak. Progression du sentiment d'échec chez les Alliés

    Le 11, le Parlement irakien adopte le projet de loi créant un État fédéral, qui rend possible la réunion des actuelles provinces en régions autonomes dotées de pouvoirs étendus. La séance est boycottée par les partis de la coalition sunnite et par deux partis chiites, dont celui de l'imam radical Moqtada...

  • 1er-27 septembre 2006 Irak. Menace de guerre civile

    Le 1er, le Pentagone publie un rapport selon lequel «les conditions qui pourraient mener à une guerre civile sont réunies en Irak», évoquant le «combat entre les extrémistes chiites et sunnites pour contrôler les secteurs clés de Bagdad et détourner les ressources économiques».

    Le 8, le Sénat...

  • 3-31 août 2006 Irak. Poursuite des violences meurtrières

    Le 3, le général John Abizaid, qui commande les forces américaines en Irak, déclare devant la Commission des armées du Sénat des États-Unis que le pays « peut sombrer dans la guerre civile si la violence sectaire à Bagdad n'est pas arrêtée ».

    Le 8, à Bagdad, le Premier ministre Nouri...

  • 1er-25 juillet 2006 Irak. Glissement du pays vers la guerre civile

    Le 1er, à Bagdad, un attentat à la voiture piégée, perpétré sur un marché du faubourg chiite de Sadr City, cause la mort d'au moins soixante-six personnes.

    Le 1er également, une parlementaire sunnite du Front national de la concorde est enlevée dans la capitale. L'alliance sunnite met en...

  • 8-25 juin 2006 Irak. Mort du chef terroriste Abou Moussab Al-Zarkaoui

    Le 8, les autorités irakiennes et américaines à Bagdad annoncent la mort, la veille, du chef d'Al-Qaida en Irak, le Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, tué lors d'un raid aérien américain sur Baaqouba, au nord de Bagdad. Le président des États-Unis George W. Bush se réjouit de l'élimination du terroriste,...

  • 7-31 mai 2006 Irak. Investiture du gouvernement de Nouri Al-Maliki

    Le 7, le Parlement de la région autonome du Kurdistan investit à l'unanimité le premier gouvernement kurde « unifié », dirigé par Nechirvan Barzani. Ce gouvernement comprend des membres du Parti démocratique du Kurdistan et de l'Union patriotique du Kurdistan, qui se partageaient jusque-là le contrôle...

  • 2-26 avril 2006 Irak. Nomination d'un nouveau Premier ministre

    Le 2, la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice et le ministre des Affaires étrangères britannique Jack Straw, en visite à Bagdad, font état de la montée de l'« impatience », « en Irak comme à l'extérieur du pays », face à l'incapacité du Premier ministre issu des élections de décembre 2005, Ibrahim...