1er-28 février 2023
Ukraine - Russie. Premier anniversaire de l’intervention russe en Ukraine
Le 1er, à la veille de la visite à Kiev des dirigeants de l’Union européenne (UE), le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) procède à une série de perquisitions visant des personnalités accusées de corruption, parmi lesquelles le milliardaire Ihor Kolomoïsky, ancien proche du président Volodymyr Zelensky. Dans le même temps, l’ensemble de la direction du service des douanes est licencié. La lutte contre la corruption est l’une des conditions posées par Bruxelles à l’entrée de l’Ukraine dans l’UE.
Le 3 se tient à Kiev le sommet UE-Ukraine, en présence de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du président du Conseil européen Charles Michel.
Le 5 entre en application le second volet de l’embargo sur le pétrole russe décidé par l’UE, les pays du G7 et l’Australie. Après l’importation du brut en décembre 2022, celle des produits raffinés – diesel, kérosène, fioul ou mazout – est à présent interdite et un prix maximal – de quarante-cinq à cent dollars le baril selon les produits – est imposé sur le marché mondial.
Le 8, Volodymyr Zelensky se rend à Londres où il rencontre le Premier ministre Rishi Sunak, puis à Paris où il s’entretient avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. Il demande à ses interlocuteurs d’intensifier leurs livraisons d’armes et de fournir notamment des avions de combat et de l’artillerie lourde.
Le 9, le président ukrainien participe à Bruxelles à un sommet des chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept auxquels il réclame d’accélérer le processus d’adhésion de son pays à l’UE.
Le 14, le Conflict Observatory, rattaché à l’Humanitarian Research Lab de l’université américaine de Yale, publie un rapport qui documente le transfert forcé vers la Russie de plus de six mille enfants provenant des territoires ukrainiens occupés par les forces russes, en vue de leur adoption ou de leur enfermement dans des centres d’endoctrinement.
Le 20, le président américain Joe Biden effectue une visite surprise à Kiev qu’il s’engage à soutenir « aussi longtemps qu’il le faudra ».
Le 20 également, les statistiques officielles publiées à Moscou font état d’une contraction de 2,1 % du PIB russe en 2022. Ce chiffre, proche de l’estimation du FMI, illustre une meilleure résistance qu’attendu de l’économie russe aux sanctions internationales.
Le 21, à l’approche du premier anniversaire du déclenchement du conflit, Joe Biden se rend à Varsovie où, dans un discours solennel en hommage à la Pologne et au peuple ukrainien, il s’en prend au président russe Vladimir Poutine, « dictateur déterminé à reconstruire un empire », affirmant que « la brutalité n’écrasera jamais la volonté d’être libre ».
Le 21 également, à Moscou, Vladimir Poutine prononce son adresse annuelle à la nation dans laquelle il rend de nouveau l’Occident responsable du déclenchement du conflit et assure qu’« il est impossible de battre la Russie sur le champ de bataille ». Il annonce la « suspension » de la participation de la Russie au traité New Start de réduction des arsenaux nucléaires signé en avril 2010 par Moscou et Washington.
Les 21 et 22, Wang Yi, directeur du bureau central des Affaires étrangères du Parti communiste chinois – titre hiérarchiquement plus élevé que celui de ministre des Affaires étrangères –, est en visite à Moscou où il évoque les « relations solides comme un roc » de son pays avec la Russie.
Le 22, le chef du groupe de mercenaires russes Wagner, Evgueni Prigojine, publie la photo de combattants russes morts en Ukraine « à cause de la disette d’obus » dont il rend responsable le ministère de la Défense. Le lendemain, en visite à Bakhmout, dans le Donbass, que ses mercenaires assiègent depuis plusieurs mois, Evgueni Prigojine déclare que « des centaines de milliers de soldats sont morts au front ».
Le 23, l’Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution – non contraignante – présentée par Kiev, qui réclame la « cessation des hostilités » en Ukraine et le « retrait immédiat » des troupes russes du pays, par 141 voix contre 7 et 32 abstentions – dont celles de la Chine, de l’Inde et de l’Afrique du Sud.
Le 23 également, Pékin présente un plan pour le « règlement politique de la crise ukrainienne ». Le texte appelle au « respect de la souveraineté de tous les pays » et à l’abandon de « la mentalité de guerre froide », et dénonce le « renforcement des blocs militaires » au profit de « la sécurité d’une région ». Le plan chinois prône « le dialogue et la négociation [comme] seule solution viable » au conflit. Il appelle à cesser « les attaques armées contre les centrales nucléaires », à ne « pas utiliser d’armes nucléaires » et à « mettre fin aux sanctions internationales » car « l’économie mondiale ne doit pas être un outil ou une arme [utilisés] à des fins politiques ».
Le 24, date du premier anniversaire de l’intervention russe, la présidence ukrainienne célèbre l’« année de l’invincibilité » et promet que la seconde année de guerre sera celle de « la victoire inévitable ».
Le 24 également, les États-Unis adoptent un nouveau train de sanctions contre des personnalités et entités russes, ainsi que contre des entreprises européennes accusées de fournir des équipements militaires à la Russie. L’UE adopte également de nouvelles sanctions qui visent notamment des entreprises iraniennes fournissant des drones aux forces russes.
Le 28, l’armée russe affirme avoir abattu plusieurs drones ukrainiens qui visaient des infrastructures civiles dans plusieurs régions de Russie. L’un d’eux se serait écrasé à une centaine de kilomètres de Moscou.