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1er-28 janvier 1994

Bosnie-Herzégovine. Mise en cause de la politique de l'O.N.U. par les chefs de la Forpronu et par la France

Le 1er, alors que les combats se poursuivent dans le pays, notamment aux environs de Sarajevo qui est quotidiennement bombardé, le général français Jean Cot, commandant en chef de la Force de protection des Nations unies (Forpronu), affirme que « la volonté délibérée d'humilier le bras armé de la communauté internationale a atteint des limites ».

Le 4, le général belge Francis Briquemont, commandant des casques bleus en Bosnie, demande son rappel anticipé. Il critique l'O.N.U. qui, selon lui, n'accorde pas à la Forpronu les moyens de remplir sa mission. Il sera relevé, le 24, par le général britannique Michael Rose.

Le 10, en visite à Paris, le secrétaire général de l'O.N.U. Boutros Boutros-Ghali fait entériner par le gouvernement français sa décision de relever le général Cot de son poste à la date du 31 mars. Il avait dénoncé les critiques de la politique bosniaque de l'O.N.U. formulées publiquement par le général français, et s'était opposé à sa demande de disposer d'une délégation de pouvoir afin de déterminer sur le terrain l'opportunité d'éventuelles frappes aériennes.

Lors du sommet de l'O.T.A.N. qui a lieu à Bruxelles les 10 et 11, l'Alliance atlantique confirme qu'elle est prête à lancer des frappes aériennes – comme l'en a chargée la résolution 836 du Conseil de sécurité de l'O.N.U. de juin 1993 – afin d'empêcher l'« étranglement de Sarajevo, des zones de sécurité et d'autres zones menacées de Bosnie », et notamment pour obtenir la réouverture de l'aéroport de Tuzla et pour permettre la relève des casques bleus bloqués à Srebrenica.

Le 21, le gouvernement français dénonce les « dysfonctionnements » de l'O.N.U. et suggère une nouvelle « initiative diplomatique ». Une polémique s'engage entre Paris et Washington sur la nécessité, prônée par la France, d'un engagement plus important des États-Unis et d'une cessation des combats par les Musulmans.

Le 26, un communiqué conjoint du chef de l'État et du Premier ministre français appelle la communauté internationale à mener une « action cohérente » et à mettre en application ses engagements au sujet de la Bosnie.

Le 28, Boutros Boutros-Ghali décide de confier aux responsables sur place de la Forpronu le pouvoir de requérir des appuis aériens de l'O.T.A.N.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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