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1er-28 mai 2003

France. Poursuite de la mobilisation contre la réforme des retraites

Le 1er, les défilés traditionnels des syndicats, qui rassemblent au total quelque 200 000 personnes dans les grandes villes, sont centrés sur la défense des régimes de retraite.

Le 7, le ministre des Affaires sociales, François Fillon, et celui de la Fonction publique, Jean-Paul Delevoye, présentent au Conseil des ministres leur avant-projet de loi, qui prévoit principalement l'alignement progressif du régime des fonctionnaires sur le régime des salariés du privé et l'allongement de la durée de cotisation. Cette réforme, qui « réaffirme solennellement le choix de la répartition », selon le gouvernement, « permet de rééquilibrer le système d'ici à 2020 ».

Le 7 également, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, affirmant sa détermination dans un entretien télévisé, prévient les syndicats, qui ont appelé à une journée de grève nationale pour le 13, que « ce n'est pas la rue qui gouverne ».

Le 13, environ 1,5 million de salariés du public et du privé manifestent dans toute la France contre la réforme des retraites. Il s'agit de la mobilisation la plus massive depuis les grèves de l'automne de 1995. Plusieurs mouvements de grève seront reconduits les jours suivants, à la S.N.C.F., à la R.A.T.P., dans l'Éducation nationale et dans les hôpitaux. La C.G.T. appelle le gouvernement à l'ouverture de « vraies négociations », menaçant celui-ci d'une « confrontation sociale majeure » en cas de maintien du projet en l'état. Les amendements proposés par les ministres lors d'une réunion le soir même avec les dirigeants des grandes centrales – pension minimale de 85 p. 100 du salaire en 2008 pour les travailleurs payés au S.M.I.C., départ à la retraite avant soixante ans pour les salariés ayant commencé à travailler à seize ans et ayant cotisé quarante ans, notamment – n'ébranlent pas le front syndical.

Le 15, toutefois, à l'issue d'une autre réunion, la C.F.D.T. et la C.G.C. concluent, au côté du patronat, un accord avec le gouvernement, qui concède de nouveaux ajustements, notamment au bénéfice des fonctionnaires.

Le 16, François Fillon déclare qu'« il n'y a plus de négociations ».

Le 19, le nouveau mot d'ordre de grève lancé par les syndicats de fonctionnaires – hormis la C.F.D.T. –, et notamment les syndicats d'enseignants, mobilise plus d'un demi-million de personnes en France contre la réforme des retraites et les projets gouvernementaux de décentralisation.

Le 25, la C.G.T., F.O., l'U.N.S.A., la F.S.U. et le G10-Solidaires, soutenus par des partis de gauche et d'extrême gauche, organisent une nouvelle manifestation nationale, à Paris, contre la réforme des retraites. Ils demandent au gouvernement de différer l'inscription du projet de loi à l'ordre du jour du Conseil des ministres et de reprendre les négociations, ce que refuse à nouveau François Fillon. Près d'un demi-million de personnes manifestent encore dans les rues de la capitale. Les jours suivants, la mobilisation se poursuit.

Le 28, le Conseil des ministres approuve le projet de loi sur la réforme des retraites. Le président Chirac déclare que cette réforme « nécessaire » et « juste » doit suivre « la voie démocratique normale au Parlement ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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