1er-28 mai 2011
Israël - Autorité palestinienne. Durcissement des positions empêchant la réouverture des négociations de paix
Le 1er, les autorités israéliennes décident de bloquer un transfert de fonds destiné à l'Autorité palestinienne, d'un montant équivalant à 59,8 millions d'euros, correspondant à des taxes et droits de douane perçus par l'État hébreu pour le compte de l'Autorité palestinienne. Il s'agit d'une mesure de représailles après l'annonce, le 27 avril, d'un accord de réconciliation entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas qui contrôle la bande de Gaza.
Le 4, l'accord de réconciliation interpalestinien est signé au Caire (Égypte). Il prévoit notamment la formation d'un gouvernement transitoire composé de ministres indépendants et chargé d'organiser des élections générales dans un délai d'un an.
Le 13, l'annonce de la démission de l'envoyé spécial américain au Proche-Orient, George Mitchell, marque l'échec des États-Unis à régler le conflit israélo-palestinien dans le délai prévu par le président Obama – avant le mois de septembre.
Le 15, la commémoration de la nakba – la « catastrophe » –, qui fait référence à la création de l'État d'Israël en 1948, donne lieu à des affrontements meurtriers, notamment à la limite nord de la bande de Gaza et aux frontières avec la Syrie et le Liban.
Le 19, dans un discours prononcé à Washington, le président Obama propose d'envisager le « printemps arabe » comme un « moment d'opportunité », et estime que « la dynamique pour une paix durable qui mettra fin au conflit [israélo-palestinien] est plus urgente que jamais ». Il crée la surprise en se prononçant en faveur de « frontières [...] fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges [de territoires] sur lesquels les deux parties seraient d'accord ». Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou rejette aussitôt cette proposition. Barack Obama déclare également que « des actions symboliques pour isoler Israël aux Nations unies en septembre ne créeront pas un État indépendant », mettant ainsi à mal le projet des Palestiniens de proclamer unilatéralement, à l'occasion de l'Assemblée générale de l'O.N.U., la création de leur État. Mahmoud Abbas confirme son intention de faire reconnaître l'État palestinien, en l'absence de négociations avec Israël sur la base des frontières de 1967.
Le 24, Benyamin Nétanyahou, en visite officielle aux États-Unis, s'exprime devant le Congrès, à Washington, à l'invitation du président républicain de la Chambre des représentants. Devant un auditoire acquis à sa cause, il récuse l'ouverture de négociations sur la base des frontières de 1967 et exige que l'Autorité palestinienne rompe avec le Hamas.
Le 28, les règles de circulation des personnes au point de passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Égypte, sont assouplies, comme Le Caire l'avait annoncé en avril, afin d'alléger le blocus imposé par Israël.