1er-28 octobre 1997
Israël - Jordanie. Échec d'un attentat israélien à Amman
Le 1er, le fondateur du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), Cheikh Ahmed Yassine, emprisonné depuis 1989 et condamné à perpétuité en 1991 par les Israéliens, et libéré de prison et expulsé vers la Jordanie. Le gouvernement israélien explique son geste par l'état de santé du prisonnier ainsi que par sa volonté de « répondre à la demande du roi Hussein de Jordanie de prendre des mesures positives en faveur du processus de paix ». La libération de Cheikh Yassine intervient à la suite de l'échec, resté jusqu'alors secret, d'une opération du Mossad, à Amman, le 25 septembre. Deux agents israéliens ont été arrêtés dans la capitale jordanienne après avoir tenté de tuer un dirigeant islamique palestinien en exil, Khaled Mechaal. Une grande partie de l'opinion israélienne dénonce l'opération menée sur le territoire d'un État qui a signé la paix avec Israël en octobre 1994 et qui collabore avec l'État hébreu dans la lutte contre le terrorisme. La libération de Ahmed Yassine, farouche opposant aux accords de paix israélo-palestiniens, fragilise la position du président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui a donné des gages à Jérusalem et à Washington en réprimant les activités du Hamas dans les territoires autonomes.
Le 6, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou assume la responsabilité de l'attentat raté d'Amman en réaffirmant la « nécessité de livrer la guerre aux terroristes où qu'ils se trouvent ». Le même jour, Cheikh Yassine, qui continue à prôner la lutte armée jusqu'à la libération de tous les territoires palestiniens, est accueilli triomphalement à Gaza.
Le 8, Yasser Arafat et Benyamin Nétanyahou se rencontrent pour la première fois depuis février, à Erez, le point de passage entre Gaza et Israël, sur l'initiative de l'envoyé spécial américain Dennis Ross. La relance du processus de paix n'est pas officiellement évoquée.
Le 28, le secrétaire d'État américain Madeleine Albright laisse percevoir l'impatience de Washington en déclarant avoir informé le Premier ministre israélien de la « nécessité de faire avancer [le] processus [de paix] à un rythme assez rapide ».