1er-29 avril 2014
France. Nomination du gouvernement de Manuel Valls
Le 1er, la direction d'Europe Écologie-Les Verts décide, contre l'avis de la majorité de ses parlementaires, de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls, nommé Premier ministre le 31 mars.
Le 2, la composition du gouvernement est annoncée. Sur les seize ministres, seuls deux ne faisaient pas partie du gouvernement précédent: Ségolène Royal, nommée à l'Écologie, au Développement durable et à l'Énergie, et François Rebsamen, au Travail, à l'Emploi et au Dialogue social. Arnaud Montebourg est promu ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, accompagné de Michel Sapin aux Finances et aux Comptes publics. Bernard Cazeneuve est nommé à l'Intérieur, Benoît Hamon à l'Éducation nationale, à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem aux Droits des femmes, à la Ville, à la Jeunesse et aux Sports, Sylvia Pinel au Logement et à l'Égalité des territoires et George Pau-Langevin à l'Outre-Mer. Laurent Fabius, Christiane Taubira, Marisol Touraine, Jean-Yves Le Drian, Marylise Lebranchu, Aurélie Filippetti et Stéphane Le Foll conservent leur portefeuille. Ce dernier devient en outre porte-parole du gouvernement.
Le 8, Manuel Valls prononce devant le Parlement son discours de politique générale à l'issue duquel il obtient la confiance des députés par 306 voix contre 239 et 26 abstentions – dont 11 socialistes. Le Premier ministre maintient l'objectif de réduire les dépenses publiques de 50 milliards d'euros en trois ans, exposé par le président François Hollande en janvier, en vue de financer les 30 milliards de baisse des charges pour les entreprises et la réduction du déficit budgétaire. Il annonce une diminution de moitié du nombre des régions en 2017 et la suppression des départements en 2021. Il prône l'« apaisement » sur les sujets de société ainsi qu'un « assouplissement » de la réforme des rythmes scolaires.
Le 9 est annoncée la liste des quatorze secrétaires d'État, dont fait partie Harlem Désir, jusque-là premier secrétaire du Parti socialiste (P.S.), qui est nommé aux Affaires européennes. Celui-ci est remplacé à la tête du P.S. par Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, désigné par le bureau national le même jour. Cette désignation sera validée le 15 par le conseil national du parti, par 67,1 p. 100 des voix contre 32,9 p. 100 pour le candidat de l'aile gauche du P.S., Sylvain Mathieu.
Le 14, Manuel Valls, en déplacement en Allemagne, réaffirme l'engagement de la France de ramener le déficit budgétaire au-dessous de 3 p. 100 du P.I.B. en 2015.
Le 16, le Premier ministre précise la répartition des 50 milliards d'économies en trois ans. La baisse des dépenses de fonctionnement de l'État doit y contribuer pour 18 milliards – avec le maintien du gel du point d'indice des fonctionnaires jusqu'en 2017 –, la baisse des dotations de fonctionnement des collectivités territoriales pour 11 milliards, celle des dépenses d'assurance-maladie pour 10 milliards et celle des prestations sociales pour 11 milliards. Ces dernières, hormis le minimum vieillesse et les minima sociaux, doivent être gelées jusqu'en octobre 2015. Ces mesures sont vivement contestées par nombre de parlementaires socialistes.
Le 28, Manuel Valls annonce que les pensions de retraite inférieures à 1 200 euros mensuels ne seront pas concernées par la mesure de gel des prestations sociales, et que le gel du point d'indice des fonctionnaires fera l'objet d'un réexamen chaque année.
Le 28 également, le bureau national du P.S. adopte une résolution de soutien au gouvernement par 31 voix contre 15 et 1 abstention.
Le 29, le programme de stabilité budgétaire du gouvernement, soumis au vote consultatif de l'Assemblée nationale, est adopté par 265 voix contre 232 et 67 abstentions. Trois députés socialistes votent contre et 41 s'abstiennent. Les élus U.M.P. et les écologistes votent majoritairement contre. La plupart des députés de l'U.D.I. s'abstiennent.