1er-29 juin 1993
Burundi. Alternance ethnique à la tête de l'État
Le 1er, Melchior Ndadaye, candidat du Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), formation hutu, remporte l'élection présidentielle avec 64,79 p. 100 des suffrages, contre 32,47 p. 100 pour le président sortant Pierre Buyoya, qui avait pris le pouvoir en septembre 1987 à la faveur d'un coup d'État, et qui appartient à l'ethnie tutsie. Le taux de participation s'élève à 97,18 p. 100. Les Tutsi, qui ne représentent que 15 p. 100 de la population, dirigeaient le pays depuis l'indépendance, en 1962. À la suite des derniers massacres interethniques, en août 1988, qui ont provoqué plusieurs milliers de morts dans le nord du pays, le président Buyoya a ouvert la vie politique aux Hutu. Sa politique d'« unité nationale » a conduit à l'adoption d'une nouvelle Constitution pluraliste, en mars 1992. Le futur président appelle à l'apaisement des tensions ethniques. Sylvie Kinigi, d'origine tutsie, sera nommée Premier ministre le 10 juillet.
Le 29, lors des élections législatives, le Frodebu remporte soixante-cinq des quatre-vingt-un sièges, et l'Unité pour le progrès national, ancien parti unique, seize.