1er-29 juin 2018
Italie. Durcissement de la politique migratoire
Le 1er, jour de sa prestation de serment comme ministre de l’Intérieur, le chef de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini indique sa volonté de « faire de belles coupes » dans les « 5 milliards d’euros consacrés à la subsistance de ces milliers de migrants ».
Le 10, Matteo Salvini interdit l’accès aux ports italiens au bateau de secours aux migrants Aquarius, affrété par l’association française SOS Méditerranée, qui transporte six cent vingt-neuf rescapés africains secourus quelques heures plus tôt au large des côtes libyennes. Malte refuse également d’accueillir l’Aquarius.
Le 11, tandis que le nouveau gouvernement espagnol de Pedro Sánchez accepte d’ouvrir à l’Aquarius le port de Valence – dans lequel celui-ci arrivera le 17 –, Matteo Salvini qualifie de « victoire », sur les réseaux sociaux, le fait que des migrants secourus au large de la Libye accostent ailleurs qu’en Italie.
Le 12, le président français Emmanuel Macron critique le « cynisme » et l’« irresponsabilité » du gouvernement italien. Rome dénonce les « leçons hypocrites de pays qui, en termes de migrations, ont toujours préféré tourner le dos à leurs partenaires ».
Le 25, Matteo Salvini, en visite en Libye, prône la poursuite de la coopération avec Tripoli instaurée par son prédécesseur Marco Minniti, qui contribue à la forte baisse de l’arrivée de migrants sur les côtes italiennes. Il défend le renforcement de l’aide italienne et européenne aux garde-côtes libyens, qui doit leur permettre de se charger de la totalité des opérations de sauvetage en mer. De retour de Tripoli, Matteo Salvini déclare que les garde-côtes italiens ne devraient plus répondre aux demandes d’aide des bateaux de migrants en détresse.
Le 29, affirmant que « les ONG aident les passeurs, consciemment ou pas », Matteo Salvini annonce que les ports italiens seront fermés « tout l’été » aux organisations non gouvernementales (ONG) de secours aux migrants, y compris pour la fourniture de carburants.