1er-29 mars 2017
Syrie. Fin de l’opération turque « Bouclier de l’Euphrate »
Le 1er, la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie, créée en août 2011 par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dénonce dans son rapport les « violations des lois humanitaires internationales constitutives de crimes de guerre » commises par « toutes les parties engagées dans la bataille d’Alep » qui s’est achevée en décembre 2016.
Le 2, l’armée syrienne soutenue par l’aviation russe reprend la ville de Palmyre, dans le centre du pays, occupée une nouvelle fois par les forces de l’organisation État islamique (EI) en décembre 2016. De nouvelles dégradations du site antique sont constatées.
Le 2 également, la coalition kurdo-arabe des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui, en août 2016, avaient chassé l’EI de Manbij, dans le nord du pays, avec l’aide de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, déclare avoir conclu un accord avec l’armée syrienne et la Russie en vue de contrer l’avancée des forces turques de l’opération « Bouclier de l’Euphrate ». Les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), proches du Parti des travailleurs du Kurdistan combattu par Ankara, constituent le noyau des FDS.
Le 9, des accrochages opposent les forces turques à l’armée syrienne à l’ouest de Manbij.
Le 9 également, le Pentagone annonce l’envoi « temporaire » dans le pays d’un renfort de quatre cents marines en soutien aux FDS qui assiègent Raqqa, le bastion syrien de l’EI.
Le 11, à Damas, un double attentat-suicide revendiqué par le groupe djihadiste Tahrir al-Cham, lié à Al-Qaida, fait au moins soixante-quatorze morts, pour la plupart chiites. Tahrir al-Cham avait déjà revendiqué les attentats meurtriers perpétrés en février à Homs.
Le 15, jour anniversaire du déclenchement du soulèvement de 2011, un attentat-suicide dans le palais de justice de la capitale syrienne fait au moins trente-deux morts.
Le 15 également, le bombardement d’un immeuble d’Idlib, dans le nord-ouest du pays, cause la mort d’au moins vingt-cinq civils. La région contrôlée par le groupe djihadiste Fatah al-Cham est exclue par les aviations syrienne et russe de l’application de l’accord de cessez-le-feu de décembre 2016.
Le 16, un raid de l’aviation américaine contre le village d’Al-Jinah, dans la province d’Alep, cause la mort d’au moins quarante-neuf personnes, pour la plupart des civils. Les frappes de la coalition internationale se multiplient, provoquant de nombreuses pertes civiles.
Le 17, l’aviation israélienne frappe un convoi d’armes destinées au Hezbollah près de Palmyre. Damas riposte par des tirs de missiles antiaériens.
Le 19, des groupes rebelles islamistes mènent une attaque dans la banlieue est de Damas afin de desserrer le siège de deux quartiers rebelles proches encerclés par l’armée. Les combats continuent les jours suivants.
Le 20, des soldats russes prennent position dans l’enclave kurde d’Afrin contrôlée par les YPG, dans le nord du pays, en vue de bloquer l’avancée des troupes turques.
Le 29, la Turquie annonce la fin de l’opération Bouclier de l’Euphrate qu’elle avait lancée dans le nord du pays en août 2016.