1er-29 octobre 1986
France. Mise en cause de la cohérence de la politique gouvernementale contre le terrorisme
Le 1er, Jacques Chirac, parlant à Vittel devant les parlementaires du R.P.R. et de l'U.D.F., affirme que la France n'acceptera « aucun compromis, aucune négociation avec les terroristes » responsables de la vague d'attentats à Paris en septembre. Il souligne cependant que rien ne permet d'accuser la Syrie d'être complice des attentats. Les jours suivants, de nouvelles menaces contre la France et les otages détenus au Liban sont lancées de Beyrouth, en particulier par les extrémistes arméniens de l'A.S.A.L.A.
Le 8, Jacques Chirac, dans une déclaration à l'Assemblée nationale sur le terrorisme, réaffirme la fermeté du gouvernement. Au cours du débat qui suit cette déclaration, Lionel Jospin (P.S.) met en évidence les « contradictions » de la politique gouvernementale, tandis que Jean-Claude Gaudin (U.D.F.) demande la « mise en cause des États subversifs ». Valéry Giscard d'Estaing, sur Europe 1, demande qu'une « stratégie » soit définie et « qu'elle soit menée avec la détermination et la fermeté nécessaires ».
À partir du 25, les rapports entre la France et la Syrie sont l'objet d'une polémique après la rupture, le 24, des relations entre Londres et Damas. Plusieurs dirigeants de l'U.D.F., dont Valéry Giscard d'Estaing, demandent que Paris manifeste une plus grande solidarité avec Londres, tandis que François Mitterrand, interrogé le 28 sur Antenne 2 à l'issue du sommet franco-allemand, estime que « les arrangements particuliers doivent toujours céder le pas à la solidarité contre le crime ».
Le 29, Le Monde publie des informations indiquant que la trêve des attentats aurait été obtenue par l'intermédiaire de l'Algérie et de la Syrie, qui auraient pris contact au Liban avec les frères Abdallah. Ceux-ci auraient obtenu l'assurance que le procès de Georges Ibrahim Abdallah se déroulerait en février et que le gouvernement français ferait tout pour que le jugement soit clément. Le soir même, Jean-Bernard Raimond, ministre des Affaires étrangères, interrogé sur T.F.1, se dit « agacé » par une campagne de « désinformation », mais juge « normal » que des « contacts » soient établis, tout en excluant toute possibilité de « marchandage ».