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1er-30 août 1995

Croatie - Bosnie-Herzégovine. Reconquête de la Krajina par l'armée croate et riposte massive des Occidentaux en Bosnie

Le 1er, la Chambre des représentants des États-Unis, à majorité républicaine, adopte, après le Sénat en juillet, une résolution favorable à la levée de l'embargo sur les armes au profit des Bosniaques. Le 11, le président Bill Clinton opposera son veto.

Le 4, l'armée régulière croate lance une offensive contre la « république serbe » de Krajina autoproclamée durant l'été de 1991 par les séparatistes serbes de Croatie après l'occupation du quart de la Croatie par l'armée « fédérale » yougoslave. La Krajina est majoritairement peuplée de Serbes. Les Serbes croates ripostent au bombardement de Knin, la capitale de la Krajina, par le bombardement de plusieurs villes croates, dont Zagreb. En mai, les Croates avaient reconquis l'enclave occupée par les Serbes en Slavonie occidentale. L'Union européenne et la Russie condamnent l'offensive croate, tandis que les États-Unis l'approuvent, tout en prônant la « retenue ».

Le 7, l'armée croate et les séparatistes serbes signent un cessez-le-feu après la reconquête de la Krajina — Knin était tombée le 5. Cette opération aboutit au désenclavement de la poche musulmane de Bihać, assiégée par les Serbes de Bosnie et de Croatie depuis avril 1992. La chute de la Krajina provoque l'exil de cette région de 100 000 à 150 000 Serbes et autorise le retour des Croates qui en avaient été chassés. Divers témoignages font état d'exactions commises par l'armée croate à l'encontre des populations serbes de Krajina. Le nouveau rapport de forces ainsi créé entraîne un regain d'activité de la diplomatie américaine en vue du règlement de la crise yougoslave.

Le 18, la Forpronu annonce le prochain retrait des casques bleus de la zone de sécurité de Goražde qui sera désormais protégée par l'aviation de l'O.T.A.N.

Le 28, des tirs de mortier serbes sur le centre de Sarajevo font trente-sept morts. Ce carnage intervient alors que le président bosniaque Alija Izetbegović négocie, à Paris, avec le chef de la délégation américaine pour l'ex-Yougoslavie, Richard Holbrooke, et avec les autorités françaises, qui soutiennent l'initiative diplomatique des États-Unis.

À partir du 29, l'aviation de l'O.T.A.N. et les artilleries française et britannique de la Force de réaction rapide pilonnent les positions serbes autour de Sarajevo et en Bosnie. C'est l'opération de riposte la plus ferme jamais engagée depuis le début de l'intervention internationale en ex-Yougoslavie. Les Occidentaux exigent le retrait des armes lourdes de la zone d'exclusion de 20 kilomètres autour de la capitale bosniaque.

Le 30, un appareil français dont l'équipage s'éjecte à temps est abattu par un missile serbe au-dessus de Pale, « capitale » des Serbes de Bosnie.

Le 30 également, les Serbes de Bosnie, très affaiblis, décident de confier au président serbe Slobodan Milošević le soin de conduire les négociations en leur nom.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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