1er-30 août 2001
France. Assassinat du chef nationaliste corse François Santoni
Le 1er, le F.L.N.C. revendique sept attentats mineurs commis en Corse depuis mars, mais pas les plasticages visant une caserne de C.R.S., à Furiani, et une caserne de gendarmerie, à Borgo, les 6 et 23 juillet, ni l'envoi de colis piégés, le 26, à deux avocats nationalistes, Marie-Hélène Mattei et Jean-Guy Talamoni, chef de file de Corsica Nazione et principal négociateur du « processus de Matignon » sur le futur statut de l'île. Le leader nationaliste François Santoni, que des rivalités opposent aux deux personnalités visées, condamne ces deux attentats.
Du 3 au 5 se tiennent les vingtièmes Journées internationales de Corte, traditionnel rassemblement des organisations nationalistes, qui sont dominées par la revendication de l'amnistie des « prisonniers ou recherchés », dont Yvan Colonna, assassin présumé du préfet Claude Érignac, en février 1998.
Le 7, alors que le reste de la classe politique dénonce les exigences des nationalistes, Alain Lipietz, candidat des Verts à l'élection présidentielle, déclare, en établissant un parallèle avec la guerre d'Algérie, que « dans l'Histoire, quand on termine une guerre civile, il y a amnistie », tout en estimant que ce « n'est pas une condition de la négociation ». Ses propos sont vivement désavoués jusque dans son propre parti.
Le 8, Dominique Voynet, secrétaire général des Verts, déclare que « l'amnistie n'est pas d'actualité ».
Le 9, le Premier ministre, Lionel Jospin, affirme qu'il n'y aura « jamais » d'amnistie pour les assassins du préfet Érignac.
Le 17, François Santoni est tué par balles à Monacia-d'Aullène (Corse-du-Sud). Opposé au « processus de Matignon », le leader nationaliste était l'auteur, avec Jean-Michel Rossi, assassiné en août 2000, du livre Pour solde de tout compte, paru en juin 2000, qui dénonçait la dérive mafieuse du nationalisme corse. Ancien dirigeant, avec Charles Pieri, d'A Cuncolta naziunalista, la vitrine légale du F.L.N.C.-Canal historique, François Santoni avait rompu avec celui-ci et passait pour l'un des fondateurs d'Armata Corsa, formation clandestine rivale du F.L.N.C., créée en juin 1999. Cet assassinat fragilise la politique du gouvernement en Corse. Il s'agit du quinzième homicide volontaire commis dans l'île depuis le début de l'année.
Le 23, Lionel Jospin, qui reçoit le soutien de la plupart des élus corses, déclare que « la démarche proposée par le gouvernement doit se poursuivre ».
Le 26, la police opère des interpellations dans les rangs d'Armata Corsa. Quatre proches de François Santoni sont placés en garde à vue. Trois d'entre eux, soupçonnés d'avoir commis des attentats, seront mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
Le 30, le F.L.N.C. affirme, dans un communiqué, n'avoir « rien à voir » avec l'assassinat de François Santoni.