1er-30 août 2001
Israël - Autorité palestinienne. Succession d'opérations « ciblées » et de représailles meurtrières
Le 1er, à Naplouse, une centaine de milliers de Palestiniens, toutes tendances confondues, assistent aux obsèques des huit victimes du bombardement « ciblé » d'un immeuble de la ville par l'armée israélienne, la veille. Le rassemblement tourne à la manifestation anti-israélienne.
Le 1er également, le cabinet de sécurité israélien décide, en dépit des condamnations internationales, la poursuite de la politique d'attaques ciblées contre « les terroristes et leurs commanditaires », qui a déjà causé la mort d'une cinquantaine de personnes en dix mois.
Le 4, à Ramallah, un tir de roquette israélien vise, sans l'atteindre, le responsable du Fatah pour la Cisjordanie, Marwan Barghouti.
Le 5, alors que les attaques de chaque bord se poursuivent sans relâche, Tsahal exécute un activiste du Hamas, à Tulkarem, accusé de planifier un attentat-suicide.
Le 5 également, le gouvernement israélien publie la liste des sept « terroristes » les plus recherchés, qu'il transmet à l'Autorité palestinienne, conformément aux arrangements du plan présenté en juin par le directeur de la C.I.A., George Tenet.
Le 6, l'Autorité palestinienne rejette la liste de « terroristes » recherchés par Israël et rappelle celle de soixante colons extrémistes adressée en vain à Jérusalem.
Le 9, un attentat-suicide tue seize personnes dans une pizzeria de Jérusalem. Cette opération, la plus meurtrière depuis la reprise des violences, en septembre 2000, est revendiquée par le Hamas comme une riposte au bombardement ciblé du 31 juillet à Naplouse. Yasser Arafat, président de l'Autorité palestinienne, dénonce l'attentat et propose au gouvernement israélien de publier « une déclaration conjointe pour un cessez-le-feu global ». Le cabinet de sécurité israélien déclare que l'attentat donnera lieu à une riposte « proportionnelle à l'événement ».
Le 10, Tsahal ferme la Maison d'Orient, siège officieux de l'OLP et de l'Autorité palestinienne à Jérusalem-Est. Cette décision provoque de vives réactions internationales.
Le 12, le Premier ministre, Ariel Sharon, autorise le ministre travailliste des Affaires étrangères, Shimon Peres, qui est en désaccord avec sa politique exclusivement militaire, à reprendre le dialogue avec des responsables palestiniens en vue de la conclusion d'un cessez-le-feu.
Le 14, des blindés israéliens effectuent pour la première fois une incursion dans une ville autonome palestinienne, Jénine, en Cisjordanie, où Tsahal affirme que plusieurs attentats anti-israéliens ont été préparés.
Le 20, Ariel Sharon et le Parti du centre (centre droit) de Dan Meridor concluent un accord sur l'entrée de ce dernier dans le gouvernement d'union nationale.
Le 21, le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, en tournée dans la région, obtient l'accord de Yasser Arafat et de Shimon Peres sur le principe d'une rencontre en vue de mettre en œuvre le plan Mitchell présenté en mai.
Le 23, Tsahal procède à une large incursion en territoire palestinien, à Hébron, en Cisjordanie, à la suite d'échanges de tirs.
Le 27, l'armée israélienne tue le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine Abou Ali Moustapha, l'un des chefs de l'OLP, à Ramallah, en Cisjordanie. C'est la première fois qu'un dirigeant palestinien est victime de la politique d'assassinats ciblés. Cette action suscite de vives protestations de la part des pays arabes et occidentaux.
Le 28, l'armée israélienne occupe des positions à Beit Jala, près de Bethléem, à la suite de tirs répétés contre une colonie juive de Jérusalem-Est. Elle s'en retirera le 30.
Le 28 également, des dizaines de milliers de Palestiniens, toutes tendances confondues, assistent aux funérailles d'Abou Ali Moustapha.