1er-30 avril 1989
France. Fin de la grève des fonctionnaires corses
Le 1er, des manifestations à Ajaccio et à Bastia rassemblent environ dix mille personnes. Aussi bien les nationalistes que les socioprofessionnels réclament une « solution globale » au problème de la Corse, qui se trouve paralysée depuis la fin de février par la grève des fonctionnaires demandant une prime d'insularité.
Le 4, un timide début de négociation entre les deux préfets de département et les syndicats locaux ne parvient pas à effacer l'impression que le gouvernement entend jouer sur le pourrissement du conflit et la lassitude qui en résulte.
Le 11, au lendemain du rappel à Paris du préfet de région, ce qui met fin aux négociations en cours, le gouvernement fixe unilatéralement le montant d'une indemnité de transport, attribuée aux fonctionnaires en poste sur l'île : 3 600 francs pour une famille de deux enfants.
Le 12, les syndicats des fonctionnaires corses rejettent le « diktat » de Paris, tandis qu'à l'Assemblée nationale le Premier ministre qualifie de « comédie » les négociations des derniers jours. Le soir même, la plus importante manifestation depuis le début de la grève réunit douze mille personnes à Bastia. Elle est suivie de violents incidents entre jeunes et policiers, qui font plusieurs blessés chez les C.R.S.
Le 17, la reprise du travail par les fonctionnaires des préfectures de l'île est le premier signe d'une division entre les grévistes. Le lendemain, Michel Rocard reçoit Michel Prada, le médiateur chargé de mettre sur pied des tables rondes afin d'étudier les problèmes qui se posent à la Corse. Le même jour, la C.G.T. organise sur le continent une journée d'action de soutien qui n'obtient qu'un faible succès.
Le 21, le médiateur arrive en Corse, où l'organisation des tables rondes s'avère difficile. Les jours suivants, le travail ne reprend que très lentement dans les diverses administrations, où ne subsistent plus, à la fin du mois, que quelques noyaux d'irréductibles.