1er-30 juillet 2009
Iran. Poursuite de la contestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad
Le 1er, le candidat réformateur à l'élection présidentielle du 12 juin Mir Hossein Moussavi, soutenu par Mehdi Karoubi, autre candidat réformiste, lance un mouvement d'opposition démocratique rassemblant les groupes politiques et religieux qui ne reconnaissent pas la victoire de Mahmoud Ahmadinejad. Ils reçoivent l'appui de nombreux ayatollahs et de « pères » de la révolution islamique de 1979.
Le 6, le Quai d'Orsay annonce qu'une jeune Française, Clotilde Reiss, lectrice de français depuis cinq mois à l'université d'Ispahan, est détenue par les autorités iraniennes depuis le 1er juillet, accusée d'espionnage.
Le 9, plusieurs centaines de personnes, bravant l'interdiction gouvernementale de manifester, se rassemblent près de la place de la Révolution à Téhéran, ainsi que dans plusieurs grandes villes, pour commémorer le soulèvement étudiant durement réprimé de juillet 1999.
Le 17, Mir Hossein Moussavi fait sa première sortie « officielle » depuis l'élection du 12 juin: il se rend à l'université de Téhéran pour écouter la prière du vendredi. Celle-ci est dirigée par l'ancien président Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, opposant déclaré au président Ahmadinejad, qui évoque « une grave crise de confiance populaire ».
Le 17 également, Mahmoud Ahmadinejad nomme un de ses proches, Esfandiar Rahim Mashaie, au poste de premier vice-président, provoquant un tollé au sein même de son propre camp. Ce dernier avait en effet affirmé, en 2008, que l'Iran était « l'ami du peuple américain et du peuple israélien », allant à l'encontre de la position du gouvernement.
Le 20, l'Association des religieux combattants, dirigée par l'ancien président Mohamad Khatami, qui regroupe des religieux réformateurs, demande l'organisation d'un référendum sur l'élection de juin pour sortir de la crise politique.
Le 25, le premier vice-président Esfandiar Rahim Mashaie démissionne, après que l'ayatollah Ali Khamenei eut ordonné au président Ahmadinejad de le limoger.
Le 30, les autorités iraniennes dispersent par la force des milliers de partisans de l'opposition qui défilent à Téhéran pour rendre hommage aux victimes de la répression des manifestations qui ont suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Alors que, au début du mois, elles annonçaient que les échauffourées avaient fait vingt morts, les autorités avancent maintenant le chiffre de trente victimes.
Le 30 également, l'ex-président réformateur Mohamad Khatami dénonce les « crimes » commis contre les détenus à la suite de l'annonce du décès de quatre manifestants en prison. Le grand ayatollah dissident Hossein Ali Montazeri avait exprimé la veille la même opinion.