1er-30 juin 2011
Libye. Nouvelle escalade des opérations militaires occidentales
Le 1er, l'O.T.A.N. décide de prolonger de trois mois sa mission dans le pays, engagée en mars.
Le 1er également, la défection du président de la compagnie nationale de pétrole s'ajoute à celle du ministre des Affaires africaines, doyen des diplomates libyens, en avril, et du gouverneur de la Banque centrale, en mai, confirmant ainsi que Mu'ammar al-Kadhafi perd ses soutiens.
Le 4, des hélicoptères de combat français et britanniques mènent une première attaque sur le territoire libyen, près de Brega.
Le 5, la Russie dénonce l'intervention des hélicoptères de l'O.T.A.N., estimant que ces frappes sortent du cadre de la mission définie par la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'O.N.U. adoptée en mars.
Le 7, Aïcha Kadhafi, fille du Guide, dépose une plainte pour crimes de guerre contre l'O.T.A.N. Elle accuse les Occidentaux d'avoir provoqué la mort de son frère Saïf al-Arab, à Tripoli, lors d'un raid aérien en avril.
Le 7 également, les forces de l'O.T.A.N. mènent les raids les plus violents sur Tripoli depuis le début de leur intervention. Le régime libyen dénonce la mort de trente et une personnes.
Le 7 toujours, pour la première fois, un émissaire russe se rend à Benghazi pour rencontrer le Conseil national de transition (C.N.T.), instance dirigeante de la rébellion, afin de « faciliter le dialogue entre les deux camps ». Des diplomates chinois s'y rendent également, alors que Moscou et Pékin s'étaient abstenus lors du vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le 9, lors d'une réunion du groupe de contact sur la Libye à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), les États-Unis déclarent considérer le C.N.T. comme l'« interlocuteur légitime du peuple libyen pendant cette période intérimaire ». D'autres pays comme la France, le Royaume-Uni, le Qatar ainsi que le Sénégal et la Gambie avaient déjà adopté cette position.
Le 19, l'O.T.A.N. reconnaît pour la première fois sa responsabilité dans la mort de civils à Tripoli.
Le 24, une frappe de l'O.T.A.N. détruit des installations du complexe pétrolier de Brega, faisant de nouvelles victimes civiles.
Le 27, la Cour pénale internationale, saisie par le Conseil de sécurité de l'O.N.U. en février, lance un mandat d'arrêt international pour crimes contre l'humanité à l'encontre du colonel Kadhafi, de son fils Saïf al-Islam et du colonel Abdallah al-Senoussi, beau-frère du Guide et chef des renseignements militaires.
Le 29, la France reconnaît avoir parachuté des armes légères et des munitions aux rebelles, au cours du mois, en dépit de l'embargo imposé à la Libye en février par le Conseil de sécurité des Nations unies. Paris affirme avoir agi en application de la résolution 1973, pour répondre à l'« urgence humanitaire » et « protéger les civils » par « tous les moyens nécessaires ».
Le 30, le sommet des chefs d'État de l'Union africaine réuni à Malabo (Guinée équatoriale) préconise, au terme de vifs débats, l'ouverture de « négociations » entre le régime et les rebelles en vue de discuter de « l'agenda pour la transition démocratique », sans demander le départ du colonel Kadhafi.