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1er-30 mai 2023

Canada. Expulsion d’un diplomate chinois

Le 1er, le député et ancien ministre conservateur Michael Chong réagit à un article du quotidien The Globe and Mail qui, s’appuyant sur un document confidentiel du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) de juillet 2021, a révélé en avril 2023 qu’un diplomate chinois toujours en poste au Canada avait exprimé des menaces à son encontre et à celui de sa famille résidant à Hong Kong. Michael Chong s’étonne de ne pas en avoir été tenu informé. En février 2021, le député avait présenté une motion, adoptée à l’unanimité, qui qualifiait de « génocide » le traitement réservé par les autorités chinoises à la communauté ouïgoure.

Le 3, le Premier ministre Justin Trudeau demande aux agences de sécurité nationale d’informer tout élu qui ferait l’objet de ce type de menaces. Il affirme qu’il n’a pas été averti par le SCRS des menaces visant Michael Chong – le gouvernement reconnaîtra toutefois que le rapport du SCRS avait été transmis au Bureau du Conseil privé. Le seuil au-dessus duquel une menace d’ingérence étrangère est estimée assez préoccupante pour être communiquée au public est l’objet de débats à Ottawa depuis la publication, en février, du rapport de l’ancien ministre Morris Rosenberg sur les soupçons d’ingérence étrangère dans les élections de septembre 2021.

Le 8, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly annonce l’expulsion du diplomate chinois en poste au consulat de Chine à Toronto, Zhao Wei, qui est soupçonné d’avoir planifié la campagne d’intimidation contre Michael Chong et sa famille.

Le 9, Pékin annonce l’expulsion de Jennifer Lynn Lalonde, consule générale du Canada à Shanghai.

Le 23, l’ancien gouverneur général David Johnston, rapporteur spécial indépendant chargé en mars par le gouvernement fédéral de déterminer s’il convient de lancer une enquête publique sur les soupçons d’ingérence étrangère dans la vie publique canadienne, convient, dans un rapport préliminaire, que ces pratiques sont en « croissance » et que l’information du gouvernement n’est pas efficiente. Il indique toutefois que la plupart des allégations d’ingérence chinoise dénoncées au cours des mois précédents ne sont pas avérées. David Johnston rejette l’idée d’une enquête publique qui serait longue et coûteuse et dont les conclusions ne pourraient pas être rendues publiques. Il affirme en revanche la nécessité d’améliorer la circulation du renseignement au sein du gouvernement fédéral.

Le 29, la députée du Nouveau Parti démocrate Jenny Kwan annonce avoir été avertie quelques jours plus tôt par le SCRS qu’elle représentait une cible de mesures pour les autorités chinoises depuis les élections fédérales d’octobre 2019 en raison de ses prises de position en faveur de la défense des droits humains à Hong Kong et de la communauté ouïgoure.

Le 30, l’ancien chef de l’opposition conservatrice Erin O’Toole indique à son tour qu’il a récemment été informé par le SCRS de la diffusion par les autorités chinoises de fausses nouvelles visant à le discréditer, lors de la campagne des élections générales de 2021.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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