1er-30 mars 1994
Bosnie-Herzégovine. Accord sur une fédération croato-musulmane en Bosnie
Le Ier, les représentants de la république de Croate, des Croates de Bosnie et des Musulmans signent à Washington, sous l'égide des États-Unis, un accord-cadre qui prévoit la création d'une fédération croato-musulmane en Bosnie. Celle-ci précéderait la création d'une confédération entre cette nouvelle entité et la Croatie. Le 18, l'accord sur la constitution de la Fédération croato-musulmane, conclu à Vienne le 13, sera paraphé à Washington par les présidents bosniaque et croate Alija Izetbegovic et Franjo Tudjman et par le chef des Croates de Bosnie Kresimir Zubak, en présence du président américain Bill Clinton. Le texte prévoit l'instauration d'un pouvoir central fort et d'institutions cantonales développées.
Le 4, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte, à l'initiative de la France, la résolution 900 qui appelle le secrétaire général Boutros Boutros-Ghali à nommer un représentant chargé, « pour une période limitée », d'organiser le rétablissement d'une « vie normale » à Sarajevo. Il s'agit principalement d'assurer le redémarrage des services publics.
Le 7, en application d'un accord conclu la veille, la Forpronu prend le contrôle de l'aéroport de Tuzla, enclave musulmane assiégée par les forces serbes dans le nord-est de la Bosnie. Cette opération est destinée à mettre en place un pont aérien permettant de ravitailler les habitants de la région.
Le 13, le Premier ministre français Édouard Balladur se rend dans l'enclave musulmane de Bihac, dans le nord-ouest de la Bosnie, où se trouve stationnée une unité française de la Forpronu. Il réitère les critiques du gouvernement français à l'encontre de la lenteur de la procédure de décision de l'O.N.U., qui n'autorise pas de riposte rapide contre les attaques dont les casques bleus sont la cible.
Le 15, à Zagreb, le général Jean Cot transmet ses pouvoirs de commandant en chef de la Forpronu au général Bertrand de Lapresle.
Le 17, la conclusion d'un accord entre les autorités bosniaques et les Serbes de Bosnie permet de desserrer le siège de Sarajevo instauré en avril 1992. Des corridors sont ouverts afin de faciliter la circulation des personnes entre zones serbes ou musulmanes coupées les unes des autres.
Le 30, les négociateurs serbes et croates signent, à Zagreb, sous l'égide de la Russie, un accord de cessez-le-feu en Krajina, région croate peuplée majoritairement de Serbes et érigée en « république » serbe depuis la sécession de la Croatie, en juin 1991. Les armes lourdes doivent être placées sous le contrôle de la Forpronu qui doit s'interposer entre les belligérants.