1er-30 octobre 2000
Israël - Autorité palestinienne. Affrontements meurtriers entre les manifestants palestiniens et Tsahal
Le 1er, les affrontements meurtriers entre les manifestants palestiniens et les forces de l'ordre israéliennes, qui avaient débuté le 28 septembre à la suite de la visite du chef du Likoud, Ariel Sharon, sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, se poursuivent dans les territoires palestiniens et les localités arabes d'Israël.
Le 3, alors que le bilan des violences s'élève à 56 morts, les affrontements se poursuivent malgré la conclusion d'un cessez-le-feu. Lors d'un débat public, les membres permanents du Conseil de sécurité de l'O.N.U., à l'exception des États-Unis, dénoncent « l'usage disproportionné » de la force par l'armée israélienne et se déclarent favorables à la constitution d'une commission d'enquête internationale, réclamée par l'Autorité palestinienne, sur les violences des jours précédents.
Le 4, Ehoud Barak et Yasser Arafat participent à un sommet, à Paris, avec le secrétaire d'État américain, Madeleine Albright, au cours duquel ils tentent de trouver un accord en vue de ramener le calme.
Le 5, l'entourage du Premier ministre israélien dénonce la responsabilité du Jacques Chirac, qui aurait pris le parti de Yasser Arafat, dans le demi-échec des négociations de Paris.
Le 6, la « Journée de la colère », organisée par les Palestiniens, se solde par la mort de 11 d'entre eux. Le bilan des violences s'établit à 86 morts.
Le 7, alors que les affrontements se poursuivent, Ehoud Barak adresse un ultimatum à Yasser Arafat pour que celui-ci fasse cesser les violences avant le 9 au soir.
Le 7 également, le Hezbollah enlève trois soldats israéliens à la frontière libanaise et réclame en échange la libération de prisonniers libanais. Le 15, l'organisation islamiste annoncera l'enlèvement d'un officier israélien.
Le 10, tandis que la tension retombe, le Premier ministre israélien, soumis aux pressions internationales, annonce qu'il accorde un délai supplémentaire à l'Autorité palestinienne pour rétablir l'ordre dans ses territoires.
Le 12, deux militaires israéliens arrêtés par la police palestinienne sont lynchés par la foule, à Ramallah, en Cisjordanie. En réaction, des hélicoptères de l'armée israélienne entrent en action contre des objectifs palestiniens. Ehoud Barak annonce son intention de constituer un gouvernement d'urgence nationale avec le Likoud.
Le 16, sur l'initiative de Washington, Ehoud Barak et Yasser Arafat participent à un sommet à Charm el-Cheikh, en Égypte, en présence des présidents américain Bill Clinton et égyptien Hosni Moubarak, du roi Abdallah de Jordanie, du secrétaire général de l'O.N.U., Kofi Annan, et du représentant de l'Union européenne, l'Espagnol Javier Solana. Dans les territoires, où de nombreux Palestiniens protestent contre la tenue de ce sommet, la tension demeure.
Le 17, le président Clinton annonce que les deux parties au sommet de Charm el-Cheikh se sont engagées à prendre des mesures visant à restaurer le calme et qu'une commission « d'information » sur les violences dans les territoires, à laquelle l'O.N.U. sera associée, va être mise en place. Aucun accord n'est toutefois formellement signé.
Le 18, tandis que les Israéliens desserrent le blocus des territoires palestiniens, l'Autorité palestinienne accepte de remettre en prison certains dirigeants du Hamas libérés les jours précédents et la police palestinienne disperse les manifestants dans les territoires. Ariel Sharon déclare que le Likoud ne participera pas à un gouvernement d'urgence nationale.
Le 20, alors que le nombre de morts augmente encore, Ehoud Barak estime que « l'Autorité palestinienne n'a pas rempli sa part des engagements pris à Charm el-Cheikh » et annonce son intention d'« observer une pause » dans le processus de paix. Destinée notamment à obtenir le soutien d'Ariel Sharon, cette décision provoque des remous dans la classe politique, y compris dans les rangs travaillistes.
Les 21 et 22 se réunit, au Caire, pour la première fois depuis dix ans, un sommet arabe extraordinaire qui apporte son soutien, notamment matériel, aux Palestiniens et condamne Israël, sans toutefois adopter de sanctions trop sévères à l'encontre de l'État hébreu.
Le 23, le Maroc, après la Tunisie et Oman, annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec Israël. Dans les territoires, les affrontements continuent, portant le bilan des victimes à 135 morts, dont 7 Israéliens.
Le 30, le parti ultra-orthodoxe Shass, qui avait refusé, le 23, de participer au gouvernement, déclare qu'il apportera son soutien « au moins un mois » à Ehoud Barak, qui est privé de majorité parlementaire.