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1er-30 octobre 2011

Syrie. Renforcement de l'isolement du régime de Bachar al-Assad

Les 1er et 2, les représentants de l'opposition au régime de Bachar al-Assad, réunis à Istanbul, en Turquie, formalisent la création du Conseil national syrien (C.N.S.), lequel rassemble nationalistes, libéraux et islamistes et dont la direction est confiée à l'universitaire Burhan Ghalioun. Ce dernier défend l'image d'« une opposition unifiée qui puisse devenir une alternative » au régime en place, et rejette toute intervention militaire étrangère, tout en demandant à la communauté internationale de « soutenir le peuple syrien ».

Le 4, la Russie et la Chine opposent leur veto, au Conseil de sécurité des Nations unies, au projet européen de voter une résolution dénonçant la répression de la contestation par le régime syrien, laquelle a déjà fait plus de trois mille morts depuis la mi-mars, selon l'O.N.U.

Le 7, le président russe Dmitri Medvedev déclare que si « les dirigeants syriens ne sont pas capables de mener [les] réformes [indispensables], ils doivent partir ».

Le 7 également, l'opposant kurde Mechaal Tamo, qui était membre du C.N.S., est assassiné à Kamechliyé, dans le nord-est du pays. Ses obsèques, le lendemain, donnent lieu à d'importantes manifestations.

Le 10, à Paris, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé rencontre de façon informelle Burhan Ghalioun et sa porte-parole.

Le 12, c'est au tour du secrétaire d'État britannique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Alistair Burt, de rencontrer à Paris les représentants du C.N.S.

Le 12 également, à Damas, plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent leur soutien au régime et dénoncent la création du C.N.S., tandis que des milliers d'opposants descendent aussi dans les rues de plusieurs grandes villes du pays.

Le 24, les États-Unis annoncent le rappel provisoire de leur ambassadeur à Damas pour des raisons de « sécurité personnelle ». Damas rappelle aussitôt son ambassadeur à Washington pour « consultation ».

Le 28, la répression des manifestations de l'opposition, organisées dans plusieurs villes – notamment à Homs et à Hama, les deux foyers de la contestation – pour réclamer l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, comme en Libye, cause la mort d'au moins trente-six personnes.

Le 30, Bachar al-Assad, dans un entretien au journal britannique Sunday Telegraph, menace les Occidentaux de « provoquer un véritable tremblement de terre » et d'« avoir sur les bras un nouvel Afghanistan » s'ils interviennent militairement en Syrie.

Le 30 également, l'émissaire chinois au Proche-Orient, Wu Sike, prend ses distances avec Damas, déclarant que la situation « dangereuse » qui prévaut dans le pays « ne peut pas continuer ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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