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1er-30 septembre 2022

Ukraine - Russie. Contre-offensive ukrainienne et annexion par Moscou des territoires occupés par l’armée russe

Le 1er, la mission de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) accède à la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud-est du pays, occupée par les forces russes depuis mars. Elle entame l’évaluation de l’état de la centrale, dont le site a été bombardé plusieurs fois au cours du mois précédent.

Le 2, les ministres des Finances du G7 s’accordent sur le principe d’un plafonnement du prix du pétrole russe importé.

Le 5, Moscou annonce que les livraisons de gaz à l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1, limitées depuis juillet sous prétexte de « maintenance », et interrompues depuis le 31 août, ne reprendront pas totalement tant que l’Occident ne lèvera pas ses sanctions contre la Russie.

Le 6, le rapport de l’AIEA sur la centrale de Zaporijia fait état d’une situation « intenable » et réclame la mise en place d’une « zone de sécurité » autour du site. Il indique que la présence de forces militaires russes dans la centrale risque de compromettre son bon fonctionnement.

Le 6 également, les forces ukrainiennes, déjà engagées depuis fin août dans une contre-offensive dans la région de Kherson, dans le sud-est du pays, enfoncent les lignes de défense russes dans la région de Kharkiv, dans le nord-est, et progressent rapidement.

Le 11, Kiev confirme la prise de la ville d’Izioum, après celles de Koupiansk et de Vovtchansk, à l’est de Kharkiv, que les troupes russes ont évacuées. Les forces ukrainiennes repoussent également les troupes russes jusqu’à la frontière au nord de Kharkiv. Les jours suivants, alors que la contre-offensive ukrainienne se poursuit, les forces russes bombardent quatre importantes centrales électriques dans les régions de Kharkiv, Dnipro, Donetsk et Zaporijia.

Le 14, les forces russes détruisent un barrage hydroélectrique proche de Kryvyï Rih, la ville natale du président Volodymyr Zelensky, située à une cinquantaine de kilomètres du front sud.

Le 15, Vladimir Poutine rencontre, pour la première fois depuis l’intervention russe en Ukraine, son homologue chinois Xi Jinping, à Samarcande, en Ouzbékistan, en marge du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai. Le président russe déclare « comprendre » les « questions » et préoccupations » de la Chine au sujet de la crise ukrainienne. De son côté, Pékin continue d’apporter un soutien réservé à Moscou. À Samarcande, les deux pays dénoncent l’hégémonie occidentale et appellent à la formation d’un nouvel ordre mondial multipolaire, alors que va s’ouvrir à New York l’Assemblée générale de l’ONU.

Le 15 également, les forces ukrainiennes mettent au jour quatre cent quarante-cinq tombes et une fosse commune à Izioum, récemment évacuée par les troupes russes. Selon Kiev, les corps exhumés, qui sont principalement ceux de civils, présentent quasiment tous des signes de mort violente. Les autorités ukrainiennes annoncent également la découverte de « salles de torture » dans les localités reconquises dans la région de Kharkiv. Moscou rejette ces nouvelles accusations de crimes de guerre, réaffirmant que l’armée russe n’a jamais tué de civils.

Le 20, les autorités prorusses des oblasts de Louhansk, Donetsk, Zaporijia et Kherson annoncent l’organisation rapide de référendums au sujet du rattachement à la Russie de ces territoires occupés par les forces russes, qui couvrent environ cent mille kilomètres carrés. Le même jour, les forces ukrainiennes reprennent une localité de l’oblast de Louhansk, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe.

Le 21, Vladimir Poutine décrète une mobilisation militaire « partielle » qui doit permettre l’engagement de trois cent mille réservistes. Il la justifie par le fait que l’armée russe « n’affronte pas seulement les formations néonazies, mais l’ensemble de la machine de guerre de l’Occident collectif ». L’annonce de la mobilisation suscite des manifestations à travers le pays – réprimées par la police –, ainsi que la fuite hors de Russie de nombreux réservistes.

Le 21 également, la Russie et l’Ukraine procèdent à un échange de prisonniers. Moscou libère deux cent quinze prisonniers ukrainiens dont cent quatre-vingt-huit défenseurs de l’aciérie Azovstal à Marioupol, capturés en mai. Kiev relâche cinquante-cinq prisonniers russes, ainsi que l’oligarque et ancien député ukrainien Viktor Medvedtchouk, proche de Vladimir Poutine, arrêté en avril pour haute trahison.

Le 22, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à l’Ukraine, le représentant chinois appelle à un « dialogue sans précondition » entre Kiev et Moscou, tandis que son homologue indien appelle à la « cessation des hostilités » en Ukraine.

Du 23 au 27 se tiennent les quatre référendums destinés à entériner l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie. Ceux-ci recueillent entre 87 et 99 % de « oui ». Le taux officiel de participation s’établit entre 77 et 97 %. Les Occidentaux dénoncent des « parodies » de scrutin.

Le 26, deux explosions endommagent les gazoducs Nord Stream 1 et 2, qui relient la Russie à l’Allemagne à travers la mer Baltique, provoquant des fuites de méthane au large de l’île danoise de Bornholm. Nord Stream 1 a été fermé en août par l’opérateur russe Gazprom. Nord Stream 2 n’est pas encore en service. Les deux gazoducs contiennent toutefois du gaz sous pression. La Première ministre danoise Mette Frederiksen évoque des « actions délibérées ». Les soupçons se portent vers la Russie.

Le 30, Vladimir Poutine valide l’annexion par la Russie des oblasts de Louhansk, Donetsk, Zaporijia et Kherson. Il prononce à cette occasion un violent discours dirigé contre l’Occident, qu’il accuse de « totalitarisme », de « despotisme », de « colonialisme » et de « satanisme pur et simple ». Il menace de nouveau de recourir à « tous les moyens » pour défendre le territoire russe et dénonce la responsabilité des « Anglo-Saxons » dans les sabotages des gazoducs Nord Stream.

Le 30 également, Volodymyr Zelensky demande l’« adhésion accélérée » de son pays à l’OTAN. Il se dit « prêt pour un dialogue avec la Russie, mais uniquement avec un autre président russe ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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