1er-31 août 1990
Allemagne. Négociations complexes avant la signature du traité d'unification
Le 1er, les gouvernements de R.F.A. et de R.D.A. parviennent à un accord sur le mode de scrutin de l'élection panallemande, prévue pour le 2 décembre.
Le 3, Lothar de Maizière, qui se fait en l'occurrence le porte-parole du chancelier fédéral, propose d'avancer au 14 octobre la date de l'élection fixée au 2 décembre. Il s'agit, pour Helmut Kohl, d'empêcher que l'inévitable dégradation de la situation économique résultant de l'unification ne profite électoralement à l'opposition social-démocrate. Celle-ci repousse la proposition d'élections panallemandes anticipées.
Le 19, les sociaux-démocrates est-allemands se retirent de la coalition gouvernementale dirigée par Lothar de Maizière (C.D.U.), ce dernier ayant démis de leur fonction, quatre jours plus tôt, les ministres (S.P.D.) des Finances et de l'Agriculture, les rendant responsables du marasme régnant dans leurs secteurs. Ce retrait risque de priver le gouvernement de la majorité des deux tiers nécessaire pour l'adoption de la Constitution préalable à l'unification.
Le 23, pourtant, à la suite d'un compromis entre la C.D.U. et le S.P.D., le Parlement est-allemand se prononce, par deux cent quatre-vingt-quatorze voix contre soixante-deux et sept abstentions, pour l'adhésion de la R.D.A. à la République fédérale le 3 octobre. Mais, si le principe et la date de l'unité allemande sont retenus, il reste encore à déterminer si elle se fera sur la base d'un traité d'unification ou en vertu d'une simple loi d'unification. En outre, les différences de législation entre les deux territoires, en particulier sur l'avortement, beaucoup plus libéral en R.D.A. qu'en R.F.A., continuent à poser des problèmes.
Le 31, après que de nouveaux compromis sont intervenus, aussi bien sur l'acte lui-même que sur la législation de l'avortement ou sur le sort des archives de l'ancienne police politique est-allemande (Stasi), le traité d'unification est finalement paraphé à Berlin-Est.