1er-31 août 2022
Ukraine - Russie. Menaces sur la centrale nucléaire de Zaporijia
Le 1er, un premier bateau chargé de maïs quitte Odessa, en application de l’accord conclu en juillet avec la Russie, qui permet la reprise, sous supervision internationale, de l’exportation des céréales ukrainiennes et russes bloquées par le conflit.
Le 2, la Cour suprême russe classe comme « organisation terroriste » le régiment Azov, dont environ un millier de membres se sont rendus à l’issue des combats à l’usine Azovstal de Marioupol en mai. Cette décision ouvre la voie à l’engagement de poursuites judiciaires contre ces prisonniers. Le même jour, cinquante-trois prisonniers ukrainiens appartenant pour la plupart à ce régiment, qui étaient détenus dans la prison d’Olenivka, située dans l’oblast de Donetsk, dans le Donbass, sont tués dans des explosions que Moscou attribue à des tirs de missiles ukrainiens, tandis que Kiev en impute la responsabilité aux forces russes.
Le 4, huit civils sont tués dans le bombardement de la ville de Toresk, dans l’oblast de Donetsk, qui est assiégée par les forces russes. Le même jour, six personnes sont tuées dans le bombardement de la ville de Donetsk qui est aux mains des séparatistes. Kiev nie toute implication dans ce bombardement.
Le 4 également, l’Ukraine demande au Canada d’empêcher le retour en Allemagne de cinq turbines nécessaires à l’exploitation du gazoduc Nord Stream qui alimente l’Europe en gaz russe. Celles-ci étaient en maintenance au Canada. Ottawa avait autorisé leur renvoi, en dérogation aux sanctions occidentales visant la Russie, mais la compagnie russe Gazprom, propriétaire du gazoduc, avait refusé de réceptionner une première turbine retournée en juillet, invoquant des raisons liées aux sanctions.
Le 5, les tirs d’artillerie reprennent autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, dans le sud-est du pays, qui est occupée par les forces russes depuis mars. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky évoque le risque d’une catastrophe nucléaire.
Le 8, Washington annonce l’octroi d’un dix-huitième « paquet » d’aide militaire à Kiev, d’un montant de 1 milliard de dollars (980 millions d’euros), qui comprend notamment des missiles antiradars sophistiqués. Ce paquet porte à environ 10 milliards de dollars le montant total de l’aide militaire américaine à l’Ukraine depuis le début du conflit.
Le 9, la base aérienne militaire de Saky, dans l’ouest de la Crimée, est le théâtre d’une série d’explosions qui pourraient avoir été causées par des tirs de missiles ukrainiens. Il s’agirait de la première attaque d’un objectif militaire dans la péninsule annexée par la Russie en mars 2014. Kiev ne revendique pas l’attaque.
Le 16, de violentes explosions détruisent un dépôt de munitions sur la base russe de Djankoï, dans le nord de la Crimée. Moscou invoque « un acte de sabotage ».
Le 19, le président français Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine abordent la question de la centrale de Zaporijia lors d’un entretien téléphonique. Des négociations s’engagent au sujet de l’envoi à Zaporijia d’une mission de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Le 24, jour de la fête nationale en Ukraine qui célèbre l’indépendance du pays en 1991, une frappe russe sur la gare ferroviaire de Tchaplyne, située entre Dnipro et Donetsk, près du Donbass, fait au moins vingt-cinq morts.
Le 24 également, soit six mois jour pour jour après l’invasion du pays par la Russie, le président américain Joe Biden annonce une nouvelle tranche d’aide militaire à l’Ukraine d’un montant de près de 3 milliards de dollars. Plusieurs autres pays occidentaux annoncent également des aides.
Le 25, les deux réacteurs en service sur les six que compte la centrale de Zaporijia sont momentanément déconnectés du réseau électrique alimentant l’Ukraine à la suite d’un incendie provoqué par un bombardement dont les deux camps se rejettent la responsabilité.
Le 29, l’armée ukrainienne engage une contre-offensive dans la région de Kherson, dans le sud du pays, occupée par les forces russes depuis mars.
Le 30, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des Vingt-Sept réunis à Prague parviennent à un accord de principe sur le lancement d’une mission de formation de soldats ukrainiens sous l’égide de l’Union européenne (UE).
Le 30 également, Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz au groupe français Engie à compter du 1er septembre, invoquant le non-paiement par ce dernier de l’intégralité des précédentes livraisons. Le gaz russe ne représente plus que 4 % environ des approvisionnements du principal fournisseur de gaz en France.
Le 31, les ministres des Affaires étrangères de l’UE décident de suspendre l’accord entré en vigueur en juin 2007, qui facilitait la délivrance de visas aux ressortissants russes.