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1er-31 décembre 1983

Liban. Impasse dans les négociations interlibanaises et multiplication des combats et des attentats à Beyrouth

Les 1er et 2, le président Amine Gemayel est à Washington où il essaie d'obtenir du président Reagan qu'il accepte la « mise entre parenthèses » de l'accord israélo-libanais du 17 mai. Mais Ronald Reagan reste inflexible et la mission confiée au début de novembre à Amine Gemayel par la Conférence de Genève sur le dialogue au Liban reste dans l'impasse.

Le 4, vingt-quatre avions américains de la flotte basée au large du Liban effectuent un raid de représailles contre des positions syriennes : la veille, des fusées sol-air syriennes avaient été tirées contre un avion F-14 en mission de reconnaissance dans le ciel libanais. C'est la première fois que Washington décide de répliquer, mais les batteries syriennes abattent deux avions : un pilote américain est tué et un autre est fait prisonnier. Le même jour, les positions des marines à Beyrouth essuient de très violents bombardements. L'artillerie navale américaine réplique mais, auparavant, huit soldats américains de la force multinationale ont été tués.

Le 13, la marine américaine bombarde à nouveau des « positions druzes » dans la montagne, en riposte à des tirs que venaient d'essuyer deux de ses avions de reconnaissance.

Le 14, une nouvelle étape est franchie, puisque, pour la première fois, les canons du cuirassé New Jersey, qui tirent des obus de 1 500 kg, entrent en action contre des positions syriennes.

Le 21, un nouvel attentat vise un poste du contingent français à Beyrouth. L'explosion d'un camion piégé provoque la mort de quatorze Libanais et d'un militaire français. C'est le cinquième membre du contingent français tué au cours du mois de décembre : les autres l'ont été dans des embuscades.

Le 24, Charles Hernu vient passer Noël avec le contingent français à Beyrouth. À cette occasion, les cantonnements des soldats français sont réorganisés afin qu'ils puissent être mieux protégés. Mais ce « redéploiement » est suivi de violents combats entre les miliciens shī‘ites et l'armée libanaise, qui finit par prendre le contrôle des positions évacuées par les Français, en particulier en bordure des camps palestiniens de Sabra et de Chatila.

Le 28, est publié à Washington un rapport officiel rédigé par l'amiral en retraite Robert Long sur l'attentat du 23 octobre contre les marines à Beyrouth. Ce rapport, très critique à l'égard de la politique du président Reagan au Liban, donne du poids aux arguments de ceux qui voudraient que les soldats américains de la force multinationale soient rapatriés. Ronald Reagan assume la responsabilité des négligences commises et confirme qu'il maintiendra la présence américaine au Liban.

Le 30, Giovanni Spadolini, ministre de la Défense italien, s'entretient à Beyrouth avec le président Gemayel. Il lui annonce que le contingent italien de la force multinationale va être réduit de moitié. De même, le 31, le président Pertini, dans son message de fin d'année, envisage le retrait des soldats italiens.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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