1er-31 décembre 1994
Bosnie-Herzégovine. Conclusion d'un accord de cessation d'hostilités pour quatre mois
Le 1er, lors d'une réunion ministérielle de l'O.T.A.N. à Bruxelles, Américains et Européens s'accordent pour estimer que d'éventuelles frappes aériennes sur Bihac auraient été inefficaces et décident de s'en tenir aux pressions diplomatiques.
Le 2, les ministres des Affaires étrangères du « groupe de contact » – États-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne – entérinent l'accord obtenu au sein de l'O.T.A.N. Les deux organisations refont ainsi leur unité menacée par les divergences entre les États-Unis, partisans encore récemment de la levée de l'embargo sur les armes, et l'Europe, principale pourvoyeuse de casques bleus, favorable à la voie diplomatique et soutenue par la Russie, alliée des Serbes. Les Cinq évoquent la possibilité d'« ajustements territoriaux » et d'« arrangements constitutionnels » dans le cadre de la proportion de 51 p. 100 du territoire pour les Croato-Musulmans et 49 p. 100 pour les Serbes bosniaques définie dans leur plan de paix, de façon à permettre la constitution d'une confédération entre la Serbie et l'entité serbe bosniaque.
Le 4, les ministres français et britannique Alain Juppé et Douglas Hurd se rendent à Belgrade, non mandatés par le « groupe de contact », afin de présenter ces propositions au président serbe Slobodan Milošević.
Le 8, le Pentagone annonce qu'il est prêt à envoyer des soldats en Bosnie afin de faciliter un retrait éventuel des casques bleus.
Le 14, le chef des Serbes bosniaques Radovan Karadzic en appelle à la médiation de l'ancien président américain Jimmy Carter et se dit prêt à normaliser ses relations avec la Forpronu, dont les mouvements sont fortement entravés par les Serbes bosniaques.
Le 18, Jimmy Carter entame une mission de paix, à titre privé, dans l'ex-Yougoslavie. L'attention qu'il accorde aux arguments des Serbes bosniaques permet à ceux-ci de rompre leur isolement diplomatique.
Le 23, les belligérants signent un accord de cessez-le-feu qui est globalement respecté, sauf dans la poche de Bihac.
Le 31, les représentants serbes et bosniaques concluent, sous l'égide de la Forpronu, un accord de cessation des hostilités pour une durée de quatre mois pendant laquelle ils s'engagent à parvenir à un règlement de paix. Le texte prévoit notamment la séparation des combattants, l'interposition de casques bleus sur les fronts, l'échange des prisonniers, le retour à des conditions de vie normales et le retrait des « troupes étrangères », allusion aux forces serbes de Krajina qui combattent dans l'enclave de Bihac.