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1er-31 décembre 1996

Yougoslavie. Poursuite du mouvement de contestation en Serbie

Le 1er, sortant de leur silence, les autorités serbes annoncent que les manifestations, qui se déroulent quotidiennement à Belgrade et en province depuis l'annulation par le régime du président Milošević de la victoire de l'opposition aux élections municipales de novembre, devront désormais faire l'objet d'une autorisation.

Le 2, toutefois, les forces de l'ordre n'interviennent pas, Washington ayant menacé le régime serbe de rétablir l'embargo commercial levé en octobre.

Le 4, le lendemain de l'interdiction de deux radios indépendantes, la mobilisation atteint le chiffre record de deux cent mille personnes, étudiants en grève ou partisans de la coalition d'opposition Ensemble dirigée par Vuk Drasković, Zoran Djindjić et Vesna Pesić.

Le 5, le pouvoir autorise de nouveau les deux radios censurées et annonce plusieurs mesures sociales.

Le 10, la Cour fédérale confirme l'annulation des élections dans plusieurs circonscriptions. De son côté, le président américain Bill Clinton demande à Slobodan Milošević de reconnaître les résultats des élections.

Le 13, le président serbe se dit prêt à dialoguer avec l'opposition et propose à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (O.S.C.E.) d'envoyer à Belgrade une mission d'information.

Le 15, la justice, prenant pour la première fois en compte une plainte de l'opposition, demande à la commission électorale de reconsidérer la victoire, à Nis, deuxième ville de Serbie, du Parti socialiste au pouvoir. D'autres initiatives semblables suivront. La coalition Ensemble exclut tout dialogue avec le pouvoir tant que les résultats des élections n'auront pas été partout reconnus.

Le 17, le président Milošević reçoit une délégation d'étudiants. Intervenant pour la première fois depuis le début de la contestation, il s'engage à ce que « la loi et la volonté électorale des citoyens soient respectées ».

Le 24, une manifestation de soutien au régime rassemble à Belgrade environ soixante mille personnes, auxquelles s'opposent deux cent mille partisans de la coalition Ensemble. Un manifestant de l'opposition est mortellement blessé lors d'affrontements avec la police.

Le 27, la délégation de l'O.S.C.E., dirigée par l'ancien président du gouvernement espagnol Felipe González et arrivée en Serbie le 20, remet son rapport au gouvernement serbe. L'enquête confirme la victoire de l'opposition à Belgrade et dans treize villes de province. Le même jour, la police charge des manifestants au moment de leur dispersion.

Le 29, la police empêche les manifestants de défiler dans les rues de la capitale. Dans un message au chef de l'État, une dizaine d'unités de l'armée menacent de se mettre « à la tête du peuple serbe pour faire triompher la vérité ».

Le 30, après que le président monténégrin Momir Bulatović a mis en cause le maintien de la Fédération serbo-monténégrine, le Parlement de Podgorica adopte une résolution dans laquelle il déplore « les effets négatifs [des] événements sur la position internationale de la république de Yougoslavie ».

Le 31, tandis que les Belgradois fêtent l'arrivée de la nouvelle année dans les rues, le président Milošević annonce, dans son message de vœux, une « année de réformes » en 1997.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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