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1er-31 décembre 2001

Argentine. Crise financière et politique

Le 1er, le gouvernement adopte des mesures de limitation des retraits bancaires et des sorties d'argent vers l'étranger afin de freiner la fuite des capitaux et la spéculation. En récession depuis trois ans, le pays traverse une crise financière majeure marquée par la surévaluation du peso. Ces mesures provoquent un mouvement de panique chez les épargnants.

Le 5, le Fonds monétaire international (F.M.I.), qui estime que Buenos Aires n'a pas respecté ses engagements budgétaires, bloque le versement d'une aide de 1,26 milliard de dollars. L'Argentine est menacée de cessation de paiements.

Le 19, alors que des pillages de magasins se produisent depuis plusieurs jours dans le pays, des dizaines de milliers de personnes descendent dans les rues de la capitale pour exiger le départ du président Fernando de la Rua (radical) et du ministre de l'Économie, Domingo Cavallo. La répression de ces émeutes, qui s'accompagnent de déprédations et de pillages, fait 5 morts. Le gouvernement présente sa démission. Le président de la Rua proclame l'état de siège.

Le 20, les émeutes se poursuivent à Buenos Aires et en province, provoquant la mort d'au moins 24 autres personnes. Le président de la Rua, au pouvoir depuis octobre 1999, annonce sa démission.

Le 23, le Congrès, dominé par l'opposition péroniste, élit à la présidence Adolfo Rodriguez Saa, gouverneur de la province de San Luis. Une élection présidentielle est annoncée pour mars 2002. Son vainqueur achèvera le mandat du président de la Rua qui vient à échéance en décembre 2003. Adolfo Rodriguez Saa décide aussitôt la suspension du paiement de la dette publique fédérale, qui s'élève à 132 milliards de dollars. Il s'agit du plus important moratoire jamais décidé dans le monde. En outre, le nouveau président, dont le discours renoue avec l'héritage péroniste, annonce un vaste programme social prévoyant la création d'un million d'emplois. La parité du peso avec le dollar et les restrictions aux retraits bancaires sont maintenues.

Le 24, le nouveau gouvernement annonce la prochaine mise en circulation d'une nouvelle monnaie, l'argentino, qui doit permettre à l'État de faire face à ses règlements intérieurs.

Le 28, de nouvelles manifestations, alimentées par la crainte d'une dévaluation et par la corruption de certains membres de la nouvelle équipe, dégénèrent encore en émeutes dans la capitale.

Le 29, le nouveau gouvernement présente sa démission.

Le 30, Adolfo Rodriguez Saa, dont les décisions politiques et les ambitions personnelles sont dénoncées par son propre parti, démissionne à son tour.

Le 31, les partis représentés au Congrès décident d'annuler l'élection présidentielle anticipée prévue pour mars 2002.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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