1er-31 décembre 2004
Ukraine. Élection de Viktor Iouchtchenko à la présidence
Le 1er, le Parlement adopte une motion de censure contre le gouvernement de Viktor Ianoukovitch, par ailleurs vainqueur officiel mais contesté du second tour de l'élection présidentielle le 22 novembre. Depuis lors, les partisans de l'opposition occupent les rues des grandes villes du pays, exigeant la reconnaissance de la victoire de leur candidat, Viktor Iouchtchenko.
Le 2, le président sortant Leonid Koutchma s'entretient à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier infléchit sa position en n'excluant plus l'hypothèse de l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle.
Le 3, la Cour suprême annule le résultat du second tour de la présidentielle, marqué par des fraudes massives, et ordonne l'organisation d'un nouveau second tour de scrutin à la fin du mois. L'Union européenne et les États-unis saluent cette décision.
Le 7, la conférence annuelle de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (O.S.C.E.), réunie à Sofia, est dominée par les critiques de la Russie à l'encontre du système de surveillance des élections, que Moscou qualifie d'« instrument politique », mis en place par l'O.S.C.E., notamment en Ukraine.
Le 8, le pouvoir et l'opposition signent un compromis. L'opposition accepte de voter un amendement constitutionnel aboutissant à la réduction des pouvoirs présidentiels au profit de ceux du Parlement, qui doit entrer en vigueur à la fin de 2005 ou au début de 2006. En contrepartie, l'opposition obtient la formation d'une nouvelle Commission électorale ainsi qu'un renforcement des moyens de contrôle du scrutin.
Du 10 au 12, Viktor Iouchtchenko subit des examens médicaux dans une clinique de Vienne. Le chef de l'opposition, qui porte les traces d'importantes lésions dermatologiques sur le visage, affirme avoir été la cible d'une tentative d'empoisonnement de la part du chef des services de renseignement, en septembre. L'enquête officielle avait conclu, en octobre, à une « fièvre herpétique virale ». Les médecins autrichiens déclarent que Viktor Iouchtchenko a été victime d'un empoisonnement à la dioxine.
Le 20, les deux candidats à la présidentielle participent au premier débat électoral télévisé de l'histoire du pays. Viktor Ianoukovitch propose à Viktor Iouchtchenko de former un gouvernement d'union nationale au lendemain du scrutin, afin de prévenir la menace d'une division du pays entre l'Ouest, à majorité catholique et pro-Iouchtchenko, et l'Est orthodoxe et favorable à Ianoukovitch.
Le 26 se déroule le « troisième tour » de l'élection présidentielle en présence de quelque douze mille observateurs internationaux, qui jugeront le scrutin globalement « libre et équitable ». Viktor Iouchtchenko l'emporte avec 52,7 p. 100 des suffrages. Le taux de participation s'élève à plus de 77 p. 100.
Le 27, Viktor Ianoukovitch conteste les résultats de l'élection et dépose une demande d'annulation du scrutin devant la Cour suprême.
Le 31, Viktor Ianoukovitch annonce sa démission, tandis que le président sortant Leonid Koutchma appelle tous ses compatriotes à accepter le verdict des urnes.