1er-31 janvier 2023
Ukraine - Russie. Accord de Washington et Berlin pour la livraison de chars lourds à l’Ukraine
Le 1er, le territoire ukrainien est la cible de dizaines de frappes de drones russes. Le lendemain, Kiev est visée par de nouvelles frappes.
Le 2, le ministère russe de la Défense reconnaît la destruction par l’artillerie ukrainienne, la veille, d’un bâtiment abritant des centaines de soldats russes à Makiivka, près de Donetsk, dans la province séparatiste du Donbass. Selon le ministère, c’est l’usage – prohibé – des téléphones portables par les soldats qui aurait permis leur géolocalisation. Le bilan officiel publié par Moscou s’élèvera à quatre-vingt-neuf morts, tandis que les services de renseignement ukrainiens évoqueront quatre cents morts. Les milieux ultranationalistes russes et de nombreux commentateurs favorables au Kremlin dénoncent les défaillances du haut commandement militaire.
Le 4, la France, puis, le 5, les États-Unis et l’Allemagne, annoncent la livraison de blindés de combat légers à l’Ukraine, une première depuis le début du conflit en février 2022.
Le 5, déclarant répondre à la demande du patriarche russe orthodoxe Cyrille, le président russe Vladimir Poutine ordonne un cessez-le-feu unilatéral de trente-six heures à compter du lendemain, à l’occasion du Noël orthodoxe.
Le 10, le groupe Wagner annonce la conquête de la ville de Soledar, au nord de Bakhmout, dans l’oblast de Donetsk où se concentrent les offensives russes depuis plusieurs mois.
Le 11, le général Sergueï Sourovikine, nommé en octobre 2022 à la tête de l’« opération militaire spéciale » en Ukraine, cède la place au chef d’état-major de l’armée russe Valeri Guerassimov.
Le 14, Londres annonce la prochaine livraison à Kiev de quatorze chars lourds Challenger 2. De leur côté, la Pologne et la Finlande se disent prêtes à envoyer à l’Ukraine des chars lourds Leopard 2 de fabrication allemande sous réserve de l’accord de Berlin. Les Occidentaux estimaient jusque-là que la livraison de chars lourds à l’Ukraine risquait de conduire à une dangereuse escalade militaire.
Le 14 également, de nouveaux bombardements du territoire ukrainien frappent notamment un immeuble résidentiel à Dnipro, dans l’est du pays, faisant au moins quarante-cinq morts.
Le 18, le ministre ukrainien de l’Intérieur Denys Monastyrsky est tué dans le crash de son hélicoptère à Brovary, au nord-est de Kiev.
Les 19 et 20, les alliés de l’Ukraine réunis sur la base américaine de Ramstein (Rhénanie-Palatinat), en Allemagne, annoncent la livraison d’importantes quantités de matériels militaires à l’armée ukrainienne. Le Danemark, notamment, prévoit la fourniture à Kiev de la totalité de ses dix-neuf canons Caesar de fabrication française.
Le 21, l’hebdomadaire ukrainien Zerkalo Nedeli publie une enquête qui dénonce la surfacturation massive de produits alimentaires destinés à l’armée, par le biais d’une société-écran.
Le 22, le vice-ministre ukrainien des Infrastructures Vassyl Lozinsky est arrêté en flagrant délit de corruption et limogé du gouvernement.
Le 24, le chef adjoint du bureau du président Kyrylo Timochenko et le vice-ministre de la Défense Viatcheslav Chapovalov démissionnent, tandis que le procureur général adjoint Oleksii Simonenko est limogé.
Le 25, les États-Unis et l’Allemagne annoncent leur décision coordonnée de livrer des chars lourds à l’Ukraine – trente et un chars américains Abrams M1 et quatorze chars allemands Leopard 2. Soucieux de préserver l’unité du camp occidental, la Maison-Blanche, jusque-là réservée sur le sujet, soutient le revirement effectué par le gouvernement sous la pression de membres de sa coalition et de ses alliés européens. Berlin donne également son accord à la réexportation de chars Leopard vers l’Ukraine par les pays qui en détiennent.
Le 26, le Kremlin dénonce « l’engagement direct » de l’Occident dans le conflit.
Le 31, la France annonce la fourniture à l’Ukraine de douze nouveaux canons Caesar, qui s’ajoutent aux dix-huit déjà livrés par Paris depuis le début de l’invasion.
