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1er-31 juillet 2014

Israël - Autorité palestinienne. Opération militaire Bordure protectrice dans la bande de Gaza

Le 1er, des dizaines de milliers de personnes assistent, à Modiin, aux obsèques des trois adolescents israéliens enlevés et tués en Cisjordanie, en juin. À Jérusalem, quelque deux cents extrémistes juifs appellent à la vengeance.

Le 2, un jeune Palestinien est enlevé à Jérusalem-Est. Son corps calciné est découvert peu après à l'ouest de la ville. La thèse d'un acte de représailles après l'assassinat des trois jeunes Israéliens est privilégiée. De violentes émeutes éclatent aussitôt à Jérusalem-Est. De son côté, le Hamas menace de venger la mort du jeune Palestinien, et des roquettes sont tirées sur le sud d'Israël depuis la bande de Gaza.

Le 3, l'aviation israélienne reprend ses raids sur la bande de Gaza en réponse à la recrudescence des tirs de roquettes sur Israël.

Le 4, les obsèques du jeune Palestinien à Jérusalem-Est donnent lieu à de nouveaux affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Aux slogans anti-israéliens se mêlent des slogans hostiles à l'Autorité palestinienne, que les manifestants accusent de ne pas avoir assez fermement réagi à l'assassinat du jeune Palestinien.

Le 6, l'arrestation de six suspects – des extrémistes juifs – dans l'enquête sur l'assassinat du jeune Palestinien provoque une vive émotion dans le pays.

Le 8, l'armée lance une vaste offensive aérienne en direction de la bande de Gaza. Baptisée Bordure protectrice, elle vise à « éliminer les capacités du Hamas et détruire les infrastructures terroristes ». La pratique des assassinats ciblés de responsables du Hamas et du Djihad islamique et de destruction de leurs habitations est réactivée. En riposte, des roquettes longue portée sont tirées sur Tel-Aviv, Jérusalem et Haïfa.

Le 15, les autorités israéliennes acceptent un cessez-le-feu proposé par l'Égypte. Non consulté, le Hamas le rejette. Il exige la levée du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, la réouverture du poste-frontière de Rafah avec l'Égypte et l'élargissement de prisonniers qui avaient été relâchés en échange du soldat Gilad Shalit – libéré en octobre 2011 – et qui ont de nouveau été arrêtés en juin. L'ONU recense au moins cent soixante-dix-huit morts palestiniens, en grande majorité des civils, depuis le début des bombardements israéliens. Le tir de quelque neuf cents roquettes n'a pas fait de victimes en Israël.

Le 16, après l'échec de l'offre de cessez-le-feu, Israël demande à cent mille habitants de la partie nord de la bande de Gaza de quitter leur domicile dans la perspective d'une intensification de l'opération Bordure protectrice.

Le 17, après quelques heures de trêve humanitaire, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou annonce, sous la pression des « faucons » de son gouvernement, le lancement d'une opération terrestre limitée contre la bande de Gaza, dont l'objectif déclaré est de détruire le réseau de tunnels transfrontaliers utilisés par les combattants palestiniens. Quelque soixante-dix mille soldats sont engagés.

Le 20, des affrontements meurtriers opposent l'armée israélienne aux combattants du Hamas à Chadjaiya, dans le nord de la bande de Gaza. Treize soldats israéliens sont tués dans une embuscade.

Le 21, le secrétaire d'État américain John Kerry et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se rendent au Caire en vue de promouvoir un cessez-le-feu.

Le 23, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU décide l'ouverture d'une enquête sur « toutes les violations » des droits de l'homme commises depuis le lancement de l'opération Bordure protectrice. Les civils représentent les trois quarts des quelque huit cents morts palestiniens recensés depuis le début des opérations militaires.

Le 24, à Beit Hanoun, au moins seize personnes sont tuées par le bombardement d'une école de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui abritait des personnes déplacées. Israël accuse le Hamas d'installer des positions militaires dans des lieux publics tels que les écoles ou les hôpitaux.

Le 24 également, environ dix mille habitants de Cisjordanie manifestent leur solidarité avec les Gazaouis en défilant de Ramallah à la frontière israélienne. De violents affrontements opposent certains manifestants aux soldats israéliens.

Le 25, Israël rejette le projet de cessez-le-feu présenté par John Kerry, mais accepte avec le Hamas, à la demande des Nations unies, de respecter une trêve humanitaire le lendemain.

Le 28, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité une déclaration appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat et sans conditions » dans la bande de Gaza, à la suite d'une demande identique formulée la veille par le président américain Barack Obama à l'attention de Benyamin Nétanyahou.

Le 28 également, à l'issue d'une trêve de quelques heures instaurée à l'occasion de la journée de l'Aïd el-Fitr qui marque la fin du ramadan, les bombardements reprennent.

Le 30, au moins seize personnes sont tuées dans le bombardement d'une autre école de l'UNRWA, dans le camp de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. L'UNRWA dénonce « une grave violation du droit international ». Ses écoles accueillent quelque deux cent mille personnes déplacées dans ce territoire. À la fin du mois, le bilan humain des combats s'élève à environ mille quatre cents Palestiniens et une soixantaine de soldats israéliens tués.

Le 31, le gouvernement israélien et le Hamas acceptent d'instaurer une nouvelle trêve de trois jours en vue d'engager au Caire des discussions sur un accord de cessez-le-feu.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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