1er-31 mai 1982
Argentine - Royaume-Uni. Transformation du conflit des Malouines en guerre ouverte
Le 1er, entre les forces argentines et britanniques autour des Malouines ont lieu les premiers véritables affrontements. Des bombardiers, puis des avions de chasse anglais tentent de rendre inutilisables les pistes de l'aérodrome de Port Stanley, la capitale de l'archipel. L'aviation argentine réplique en attaquant la flotte britannique qui a commencé à bombarder les positions argentines sur les côtes.
Le 2, un sous-marin nucléaire britannique torpille le General Belgrano, le seul croiseur de la flotte argentine. Bien qu'il soit en dehors de la « zone de guerre » de 200 milles instaurée par les Britanniques, ces derniers ont considéré qu'il constituait une menace. Après d'importantes opérations de sauvetage, près de sept cents des mille marins sont sauvés : les autres ont été tués ou sont portés disparus.
Le 4, le destroyer lance-missiles britannique Sheffield est gravement atteint par un missile de fabrication française, Exocet AM-39. Ce projectile a été tiré à distance par un Super-Étendard argentin, avion également acheté à la France. Une vingtaine de marins britanniques sont tués.
Le 6, Javier Peréz de Cuellar, secrétaire général des Nations unies, engage une mission de médiation auprès de Buenos Aires et de Londres. Un plan de paix, présenté par le Pérou et soutenu par les États-Unis, avait été rejeté auparavant par les Argentins.
Le 7, Londres établit un nouveau blocus : les navires de guerre ou les avions militaires argentins qui s'éloignent de plus de douze milles des côtes argentines pourront être attaqués.
Le 15, les commandos britanniques réussissent un raid contre un petit aérodrome situé dans l'île de Pebble, au nord de l'île occidentale des Malouines : selon Londres, onze avions argentins et un dépôt de munitions sont détruits. Cependant, la flotte et l'aviation britanniques multiplient les bombardements d'installations argentines, en particulier autour de Port Stanley et de Port Darwin.
Le 19, Buenos Aires décide le gel de tous les avoirs britanniques en Argentine : la société anglo-britannique Shell est principalement concernée.
Le 20, Javier Peréz de Cuellar reconnaît que sa mission de bons offices a échoué.
Le 21, les troupes britanniques réussissent à débarquer dans l'île Malouine orientale, à San Carlos, malgré les interventions répétées de l'aviation argentine.
Le 24, huit des dix membres de la C.E.E. reconduisent pour une durée indéterminée leur embargo sur les importations en provenance d'Argentine. L'Irlande et l'Italie avaient décidé de renoncer aux sanctions dès le 17.
Le 25, une nouvelle attaque de l'aviation argentine dans le détroit qui sépare les deux principales îles de l'archipel provoque la destruction du Coventry, un destroyer du même type que le Sheffield. Le même jour, l'Atlantic Conveyor, un navire porte-conteneurs, est atteint par un missile Exocet AM-39. Le bateau coulera quelques jours plus tard.
Le 26, le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni depuis le 21, adopte une nouvelle résolution demandant à Javier Peréz de Cuellar de reprendre sa mission de conciliation pendant sept jours pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.
Du 27 au 29, les vingt et un pays membres du Traité interaméricain d'assistance réciproque (T.I.A.R.) se réunissent à nouveau à Washington. Une résolution est adoptée par dix-sept voix et quatre abstentions : les États-Unis, le Chili, la Colombie et Trinité et Tobago. Elle demande à Washington de cesser son aide à la Grande-Bretagne et incite les pays de l'O.E.A. (Organisation des États américains) à prêter une assistance « appropriée » à Buenos Aires.
Le 28, Port Darwin et son aéroport, Goose Green, sont abandonnés par les Argentins après de durs combats, ce qui permet aux troupes britanniques d'atteindre sans difficulté, dès le 31, les environs de Port Stanley, transformé en camp retranché et défendu par sept mille soldats argentins.