1er-31 mai 2001
Algérie. Manifestations contre le régime, à la suite des émeutes en Kabylie
Le 1er, après la répression violente des émeutes en Kabylie, en avril, le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Saadi, formation kabyle, annonce son retrait du gouvernement de coalition. Ses deux ministres démissionnent.
Le 3, une manifestation de protestation non autorisée, organisée à l'appel du Front des forces socialistes (F.F.S.) de Hocine Aït Ahmed – autre parti kabyle –, rassemble, sans incidents, plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues d'Alger.
Le 21, alors que le climat reste tendu en Kabylie, des centaines de milliers de personnes participent à une « marche noire » contre le « pouvoir assassin », à Tizi-Ouzou, en Kabylie, à l'appel de la coordination des comités de villages et de tribus de la région. Il s'agit de la plus importante manifestation jamais organisée en Kabylie. Les revendications identitaires des manifestants s'inscrivent dans le cadre de la lutte contre un régime jugé dictatorial et corrompu et en faveur de la démocratie et des libertés. Les jours suivants, des affrontements parfois meurtriers opposent de nouveau des manifestants aux forces de l'ordre dans la wilaya de Bejaïa.
Le 27, dans un discours, le président Abdelaziz Bouteflika évoque la thèse d'une conspiration et réclame des « sanctions rigoureuses contre les instigateurs de ces tragiques événements [...], d'où qu'ils viennent ».
Le 31, environ 300 000 personnes participent à la « marche de l'espoir démocratique » organisée dans la capitale par le F.F.S. Critiquant vivement le pouvoir, les manifestants exigent la création d'une commission d'enquête internationale sur les violences en Kabylie.