1er-31 mars 1995
Bosnie-Herzégovine - O.N.U.. Reprise des combats en Bosnie et restructuration de la Forpronu
Le 1er, le général français Bernard Janvier succède à son compatriote le général Bertrand de Lapresle au commandement de la Force de protection des Nations unies (Forpronu). Sa prise de fonctions intervient dans un contexte délicat. Le gouvernement de Zagreb s'oppose depuis janvier au renouvellement en Croatie du mandat des casques bleus qui expire le 31 mars. En outre, la Forpronu en Bosnie, commandée par le général britannique Ruppert Smith qui a remplacé son compatriote le général Michael Rose en janvier, est confrontée au remplacement des belligérants en vue d'une éventuelle reprise des combats dès la fin de la trêve de quatre mois conclue le 31 décembre 1994.
Le 12, sous la pression internationale, le président croate Franjo Tudjman accepte finalement le renouvellement du mandat de la Forpronu dans son pays. Mais il exige que ses effectifs soient diminués et que sa mission soit redéfinie pour inclure la surveillance des frontières de la Croatie avec la Serbie et la Bosnie, en plus de celle de la ligne de front qui sépare la « République serbe » de Krajina du reste de la Croatie.
Le 20, l'armée gouvernementale bosniaque déclenche trois offensives dans le nord et le centre du pays, en violation avouée de la trêve, selon Sarajevo, qui « n'a eu pour seul effet que de geler les conquêtes territoriales serbes ». Les forces serbes ripostent en bombardant plusieurs villes bosniaques.
Le 31, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte les résolutions 981, 982 et 983 qui créent trois forces des Nations unies distinctes pour l'ex-Yougoslavie : la force en Bosnie conserve le nom de Forpronu, la force en Macédoine prend le nom de Force de déploiement préventif des Nations unies (Fordéprénu) et celle en Croatie, le nom d'Opération des Nations unies pour le rétablissement de la confiance (O.N.U.R.C.). Elles sont placées sous le commandement militaire unique du général Janvier et sous l'autorité politique du représentant de l'O.N.U., le Japonais Yasushi Akashi. Leur mandat est de huit mois. Les effectifs de l'O.N.U.R.C. sont ramenés de 15 000 à 8 000 hommes, dont 1 000 postés aux frontières de la Croatie, où ils doivent faire office de simples observateurs. Les mandats de la Forpronu et de la Fordéprénu sont inchangés.