1er-31 octobre 1990
Pression croissante des États-Unis
Le 1er, le président George Bush répète devant l'Assemblée générale des Nations unies que l'annexion du Koweït ne saurait être tolérée.
Cependant, il déclare que le retrait inconditionnel des troupes irakiennes pourrait ouvrir la voie à un règlement global du conflit du Proche-Orient. Tandis que les cours du pétrole s'orientent à la baisse, les marchés boursiers enregistrent une hausse relative. Les fluctuations se poursuivent au cours du mois au gré des événements.
Le 2, l'Independance est le premier porte-avions américain à pénétrer dans le Golfe depuis 1974, tandis que Washington annonce que plus de cent soixante-dix mille soldats américains sont à présent déployés dans la région.
Le 5, Evgueni Primakov, membre du Conseil présidentiel soviétique, est reçu à Bagdad par le président Saddam Hussein. Il obtient l'assurance qu'une grande partie de ses cinq mille compatriotes retenus en Irak pourront quitter le pays.
Le 6, le gouvernement italien décide de fermer son ambassade au Koweït. Il est imité dans les jours qui suivent par ceux de la R.F.A., des Pays-Bas et de la Belgique.
Le 9, au lendemain de la fusillade de Jérusalem au cours de laquelle vingt-deux Palestiniens ont été tués, le président irakien somme les Israéliens d'évacuer « la Palestine » et la force multinationale de quitter les « sanctuaires sacrés de l'islam ».
Le 11, près de quatre cents Occidentaux, dont plus de trois cents Américains, sont évacués d'Irak et du Koweït. L'Irak continue de distiller les libérations d'otages tout au long du mois.
Le 13, la responsabilité de l'armée syrienne dans la chute du réduit chrétien de Beyrouth, défendu par le général Michel Aoun, n'est pas dénoncée par les pays alliés à la Syrie au sein de la force multinationale présente dans le Golfe.
Le 14, Bagdad et Téhéran rétablissent officiellement leurs relations diplomatiques rompues en 1980.
Le 16, le secrétaire d'État américain, James Baker, déclare qu'un retrait partiel des troupes irakiennes du Koweït ne saurait constituer une solution à la crise du Golfe.
Le 23, après trois jours de négociations et un entretien avec le président irakien, l'ancien Premier ministre conservateur britannique, Edward Heath, qui agissait sur son initiative personnelle, ne parvient pas à ramener de Bagdad plus de trente-trois de ses compatriotes otages.
Le 25, le secrétaire américain à la Défense, Dick Cheney, envisage l'envoi d'un contingent supplémentaire de cent mille hommes dans la région du Golfe où sont déjà stationnés deux cent dix mille soldats américains face aux quatre cent trente mille soldats irakiens massés au Koweït et dans le sud de l'Irak.
Le 29, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte, par treize voix et deux abstentions (celles de Cuba et du Yémen), la dixième résolution à l'encontre de l'Irak. Mikhaïl Gorbatchev, qui est en visite en France, affirme que « l'option militaire est inacceptable » et préconise l'organisation d'une « conférence interarabe » pour régler la crise du Golfe. Alors que les autorités irakiennes saluent les positions soviétique et française et mettent en garde les États-Unis, le président Bush emploie un langage de plus en plus menaçant à l'égard de l'Irak.
Le 30, avec les otages français libérés, les sept diplomates français qui étaient encore à Koweït regagnent aussi Paris. Dans des conditions très difficiles, une dizaine d'Américains et deux Britanniques sont désormais les seuls diplomates occidentaux à se maintenir dans leur ambassade à Koweït.
Le 31, le siège de la Ligue arabe est transféré de Tunis au Caire.