1er-5 août 2011
États-Unis. Crise de la dette américaine
Le 1er, le président Obama, le leader démocrate du Sénat Harry Reid et le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner parviennent à un accord sur le relèvement du plafond de la dette qui permet au pays d'éviter un défaut de paiement. Cet accord entérine la hausse de 2 100 milliards de dollars du montant autorisé de la dette publique, mettant ainsi l'exécutif à l'abri d'une nouvelle crise budgétaire jusqu'en 2013 – la dette des États-Unis ayant atteint 14 300 milliards de dollars. L'accord prévoit aussi des coupes à hauteur de 1 000 milliards de dollars dans les dépenses publiques sur dix ans, dont 350 milliards dans le domaine militaire. Une baisse supplémentaire des dépenses d'environ 1 500 milliards de dollars sur dix ans doit être décidée par une commission parlementaire bipartite d'ici à la fin de novembre. Enfin, une réduction de 4 p. 100 des dépenses de l'assurance-santé pour les personnes âgées et pour les pauvres est programmée; elle ne devrait toutefois pas affecter les droits des malades. Le président Obama ne parvient pas à imposer le principe d'une taxation des plus hauts revenus.
Le 1er également, la Chambre des représentants adopte, par 269 voix contre 161, la loi du relèvement du plafond de la dette. L'aile gauche du Parti démocrate et le Tea Party, la branche ultraconservatrice au sein du Parti républicain, votent contre.
Le 2, jour de la date limite du défaut de paiement, le Sénat adopte également la loi. Celle-ci est aussitôt promulguée par le président Obama.
Le 3, l'agence de notation financière chinoise Dagong dégrade la note de la dette souveraine des États-Unis de A+ à A. Cette note était déjà descendue de AA à A+ en novembre 2010.
Le 5, l'agence de notation américaine Standard & Poor's abaisse la note de la dette souveraine des États-Unis de AAA à AA+. Il s'agit de la première mesure de ce type à l'encontre de Washington dans l'histoire des grandes agences de notation. Standard & Poor's justifie sa décision en évoquant le « risque politique » lié au déficit public croissant du pays et l'insuffisance de la loi de relèvement du plafond de la dette. Première créancière étrangère des États-Unis, la Chine réagit en affirmant qu'elle « a désormais tous les droits d'exiger des États-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette ».