1er-6 août 1987
France - Iran. Confirmation de la fermeté de la politique française à l'égard de l'Iran
Le 1er, Libération publie une interview de l'hodjatoleslam Hachemi Rafsandjani, parue le 23 juillet dans le quotidien iranien Ettelaat, dans laquelle le président du Parlement iranien assure que « ceux qui gouvernent aujourd'hui la France » ont demandé à Téhéran de ne favoriser un règlement du problème des otages français au Liban qu'après les élections de mars 1986 et leur arrivée au pouvoir. Lionel Jospin réagit en souhaitant que ces accusations « d'une exceptionnelle gravité [...] soient sans fondement », tandis que Jack Lang demande la constitution d'une commission d'enquête parlementaire.
Le 2, Jacques Chirac est l'invité du Forum R.M.C.-F.R.3. Après avoir confirmé la fermeté de la politique française à l'égard de l'Iran, qui pourrait aller jusqu'à une « riposte » en cas d'agression iranienne, il apporte « le démenti le plus catégorique » aux « insinuations » de Hachemi Rafsandjani et menace les socialistes de faire resurgir d'autres « affaires », comme Greenpeace ou les Irlandais de Vincennes, s'ils tentaient d'entretenir la suspicion à son égard.
À partir du 3, les dirigeants socialistes prêchent la modération, Louis Mermaz, en particulier, refusant d'entrer « dans des conflits internes », alors que la tension entre Paris et Téhéran reste extrême après la rupture des relations diplomatiques le 17 juillet : le problème du rapatriement des dix Français et des quarante Iraniens bloqués dans les ambassades n'a toujours pas trouvé de solution.
Le 6, le gouvernement français demande aux compagnies pétrolières opérant en France d'arrêter leurs importations de pétrole iranien : en effet, l'Iran a été le premier fournisseur de brut de la France en juin. Pour l'ensemble du premier semestre, il est devenu le troisième fournisseur, alors qu'il était le huitième en 1986. Cette progression serait due à la baisse du prix du brut iranien, qui est en moyenne inférieur de 1 dollar à celui des autres bruts.
