1er août-17 septembre 2018
Argentine. Révélation d’un vaste scandale de corruption
Le 1er et les jours suivants, la police procède à l’arrestation d’anciens fonctionnaires des administrations de Nestor et Cristina Kirchner, au pouvoir de mai 2003 à décembre 2015, ainsi que d’entrepreneurs du BTP. Cette opération résulte de l’examen des cahiers tenus par le chauffeur de l’ancien numéro deux du ministère de la Planification Roberto Baratta, dans lesquels celui-ci avait noté les transferts au siège de la présidence ou au domicile des Kirchner, entre 2005 et 2015, de dizaines de millions de dollars en liquide provenant de pots-de-vin. L’ex-ministre de la Planification Julio de Vido, ainsi que son vice-ministre Julio Lopez ont déjà été arrêtés dans le cadre d’autres affaires de corruption, respectivement en octobre 2017 et juin 2016.
Le 13, le juge Claude Bonadio chargé du dossier des « cahiers de la corruption » convoque Cristina Kirchner, qu’il considère comme la « chef d’une association de malfaiteurs ». Également impliquée dans d’autres affaires de corruption, celle-ci est protégée par son statut de sénatrice. Cristina Kirchner est la principale opposante au régime du président Mauricio Macri.
Le 22, le Sénat autorise des perquisitions dans les résidences de Cristina Kirchner.
Le 17 septembre, Claudio Bonadio inculpe Cristina Kirchner, ainsi que plus de quarante anciens fonctionnaires et chefs d’entreprise pour corruption, et ordonne la mise sous séquestre des biens de tous les inculpés à hauteur de 4 milliards de pesos (90 millions d’euros). Il demande le placement en détention de l’ancienne présidente qui est toutefois protégée par son statut de sénatrice. Impliquée dans sept procédures judiciaires, Cristina Kirchner est mise en examen dans six d’entre elles.