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1er août-3 septembre 2009

Iran. Investiture du président Mahmoud Ahmadinejad sur fond de procès des opposants

Le 1er s'ouvre devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran le procès d'une centaine de manifestants et de responsables réformateurs qui contestent, depuis le 12 juin, la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad; plusieurs d'entre eux avouent regretter leur participation à ce mouvement et certains affirment même « qu'il n'y avait pas eu de fraude électorale ». L'opposition parle de « mise en scène » et dénonce des aveux obtenus sous la torture.

Le 3, le président Ahmadinejad est investi par le guide suprême de la Révolution Ali Khamenei, en l'absence des anciens présidents et d'autres personnalités du régime, traditionnellement invités, qui boycottent la cérémonie.

Le 5, le président prête serment devant un Parlement déserté par les députés de l'opposition, tandis que des manifestants rassemblés devant le bâtiment sont dispersés par la police. Le président réélu dispose de deux semaines pour présenter les membres de son gouvernement aux députés afin d'obtenir un vote de confiance.

Le 8, d'autres accusés, parmi lesquels l'universitaire française Clotilde Reiss, détenue depuis le 1er juillet, ainsi que l'employée des services culturels de l'ambassade de France Nazak Afshar et de nombreuses personnalités du mouvement réformateur, sont entendus par la justice iranienne pour « avouer » leur participation aux manifestations antigouvernementales après l'élection présidentielle, dans ce que l'opposition appelle une « mascarade de procès ».

Le 16, alors que s'ouvre le troisième procès collectif, Clotilde Reiss est libérée sous contrôle judiciaire – elle doit attendre le verdict de son jugement à l'ambassade de France à Téhéran – après que Paris a payé une caution de 200 000 euros. L'employée de l'ambassade, Nazak Afshar, a été libérée cinq jours auparavant.

Le 16 également, le candidat réformateur arrivé en deuxième position à l'élection présidentielle de juin, Mir Hossein Moussavi, crée un mouvement, le Chemin vert de l'espoir, pour « défendre les demandes légitimes du peuple et l'obtention de ses droits ».

Le 18, il est rejoint par Mehdi Karoubi, candidat malheureux lui aussi à l'élection de juin, et par l'ancien président Mohamad Khatami.

Le 19, le président Ahmadinejad présente son nouveau gouvernement dans lequel figurent, ce qui constitue une première, trois femmes. Le vice-président du Parlement estime que « près de cinq ministres proposés par Ahmadinejad n'obtiendront pas le vote de confiance ».

Le 25 a lieu la quatrième audience du tribunal révolutionnaire qui juge l'ensemble des réformateurs proches de l'ex-président Khatami; selon le procureur, des « aveux écrits » attribuent la responsabilité des « incidents électoraux » au leader du parti réformateur Mocharekat, Mohsen Mirdamadi.

Le 3 septembre, après quatre jours de débats houleux sur la formation du futur gouvernement, le Parlement ne refuse la nomination que de trois ministres sur les vingt et un présentés par le président Ahmadinejad, dont deux femmes et le candidat au ministère de l'Énergie. Les postes clés vont principalement à des fidèles ultraconservateurs.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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