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1er février-14 mars 2009

France. Grève générale aux Antilles

Le 1er, le secrétaire d'État à l'Outre-Mer Yves Jégo arrive en Guadeloupe pour tenter de mettre un terme à la grève générale qui a commencé le 20 janvier à l'appel du collectif contre l'exploitation outrancière (Liyannaj' kont' pwofitasyon, L.K.P.).

Le 5, une grève générale débute également à la Martinique: de quinze mille à vingt mille personnes manifestent à Fort-de-France contre la vie chère, à l'appel du Collectif du 5 février qui regroupe des syndicats et des associations.

Le 5 également s'ouvrent à Pointe-à-Pitre des discussions entre le L.K.P., le patronat, les collectivités territoriales et l'État.

Le 8, les grévistes martiniquais contraignent plusieurs grandes surfaces de l'île à fermer leurs portes et des milliers de manifestants défilent à Fort-de-France.

Le 8 également, un préaccord est conclu entre le patronat et le L.K.P.; il prévoit une hausse de 200 euros pour les bas salaires, principale revendication du collectif. Matignon rappelle Yves Jégo, qui quitte l'île précipitamment, ce qui provoque l'incompréhension et la colère aux Antilles.

Le 11, le secrétaire d'État à l'Outre-Mer revient en Guadeloupe accompagné de deux médiateurs nommés par le Premier ministre François Fillon qui, la veille, a déclaré que « l'État ne saurait se substituer aux partenaires sociaux » pour financer l'augmentation des salaires.

Le 18, après deux nuits de violences en Guadeloupe au cours desquelles des voitures sont brûlées et des magasins pillés, un syndicaliste, Jacques Bino, est tué par balle. La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie annonce l'envoi de « quatre escadrons de gendarmes mobiles ».

Le 19, sortant de sa réserve, le président Sarkozy reçoit à l'Élysée des élus des quatre départements d'outre-mer; il annonce des mesures évaluées à 580 millions d'euros et sa venue sur le terrain « dès le calme revenu ».

Le 19 également est publié le décret instituant un Conseil interministériel de l'outre-mer, chargé de définir les orientations stratégiques (développement économique, social, culturel et environnemental).

Le 26, un accord partiel sur les bas salaires est trouvé, mais le Medef et les principales organisations patronales de Guadeloupe refusent de le signer. En Martinique, après deux nuits de violences à Fort-de-France, des magasins sont pillés, des véhicules incendiés, des automobilistes agressés. Les forces de l'ordre, qui déplorent plusieurs blessés, procèdent à des dizaines d'interpellations.

Le 3 mars, en Martinique, un accord sur une hausse de 200 euros des bas salaires est signé.

Le 4, le L.K.P. et le préfet de Guadeloupe signent un accord donnant satisfaction au collectif sur la plupart de ses revendications et appelant « à la reprise de l'activité normale ». L'accord sur les bas salaires lui est annexé.

Le 14, la grève générale prend fin à la Martinique avec la signature d'un protocole d'accord global.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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