2-10 novembre 1997
France. Grève des chauffeurs routiers
Le 2, à la suite de l'échec des négociations avec le patronat, les chauffeurs routiers entament un mouvement de grève qui se traduit par le blocage de nombreux centres économiques. Les routiers, qui avaient déjà organisé une grève, en novembre 1996, en vue d'obtenir la retraite à cinquante-cinq ans, exigent cette fois un salaire brut mensuel garanti de 10 000 francs sur la base de deux cents heures de travail. Les acquis salariaux du précédent mouvement n'avaient pas été respectés.
Le 3, alors que les pays voisins protestent contre l'entrave à la libre circulation en France, la police intervient pour rétablir la circulation aux frontières franco-espagnole et franco-allemande.
Le 4, devant l'Assemblée, le Premier ministre Lionel Jospin confirme que le gouvernement s'engage à garantir le respect des accords salariaux à venir et à déposer un projet de loi visant à renforcer la réglementation du secteur des transports.
Le 6, les représentants du patronat et des salariés élaborent un protocole d'accord qui vise à moderniser le système de rémunération. Le texte prévoit l'instauration d'un « salaire mensuel professionnel garanti » excluant les primes et autres avantages, ainsi que des hausses de salaires progressives pour les chauffeurs, en vue d'atteindre les 10 000 francs de salaire brut en juillet 2000. Des aménagements du temps de travail, que le patronat souhaite voir annualiser, doivent accompagner, d'ici à juin 1998, la mise en place de ce salaire minimum.
Le 7, les représentants de l'Union des fédérations de transport, principale organisation patronale, et de l'Unostra, qui représente les petites et moyennes entreprises, ainsi que la C.F.D.T., principal syndicat de chauffeurs, signent le protocole d'accord qui doit s'imposer à l'ensemble du secteur. Les barrages, dont le nombre avait avoisiné les cent quatre-vingt-dix, sont à peu près tous levés le 8.
Le 10, le Conseil des ministres approuve le dépôt d'un projet de loi « tendant à améliorer les conditions d'exercice de la profession de transporteur routier », qui prévoit notamment le renforcement des contrôles et des sanctions.