2-12 août 2012
Égypte. Mise à l'écart du maréchal Hussein Tantaoui
Le 2, l'universitaire Hicham Qandil, nommé Premier ministre par le président Mohammed Morsi en juillet, prête serment. Son gouvernement, principalement composé de technocrates, ne compte que deux ministres membres du parti Liberté et Justice, émanation de la confrérie des Frères musulmans. Six membres du gouvernement sortant nommé par le Conseil suprême des forces armées (C.S.F.A.) conservent leur poste, dont le maréchal Hussein Tantaoui, président du C.S.F.A. et ministre de la Défense.
Le 12, Mohammed Morsi annonce la mise à la retraite du maréchal Tantaoui, ainsi que celle du chef d'état-major de l'armée, numéro deux du C.S.F.A., le général Sami Enan. Alors que l'armée mène une offensive contre les groupes islamistes dans le Sinaï à la suite de l'attaque d'un poste-frontière, le 5, le chef de l'État déclare souhaiter que les militaires « se consacrent à une mission, la protection de la nation ». Le chef des services de renseignement militaire, le général Abdel Fattah al-Sissi, est nommé ministre de la Défense, et le général Sedki Sobhi chef d'état-major. Mohammed Morsi annule la déclaration constitutionnelle de juin par laquelle le C.S.F.A. s'était attribué de larges pouvoirs, dont celui de légiférer, à la suite de la dissolution du Parlement dominé par les Frères musulmans. Il s'octroie le pouvoir de légiférer dans l'attente de nouvelles élections législatives, lesquelles doivent être organisées après l'adoption d'une nouvelle Constitution. Le chef de l'État s'attribue également le droit de dissoudre la Commission constituante au cas où celle-ci ne parviendrait pas à mener à bien sa mission. En outre, Mohammed Morsi nomme à la vice-présidence le magistrat Mahmoud Mekki. Il met ainsi fin à la mainmise des militaires sur la vie politique du pays, qui durait depuis la révolution de 1952.