2-12 novembre 2004
Pays-Bas. Assassinat de Theo Van Gogh
Le 2, le cinéaste et chroniqueur Theo Van Gogh, arrière-petit-neveu du peintre Vincent Van Gogh, est assassiné à Amsterdam en pleine rue. Connu pour ses prises de position hostiles à l'islam, il avait notamment réalisé un court-métrage sur le Coran et la soumission de la femme musulmane, récemment diffusé sur une chaîne de télévision néerlandaise. L'assassin présumé, un jeune homme possédant la double nationalité néerlandaise et marocaine et lié aux milieux islamistes, est arrêté. Un message menaçant la députée libérale d'origine somalienne Ayaan Hirsi Ali, qui avait collaboré au court-métrage de Theo Van Gogh, ainsi que d'autres personnalités, est retrouvé près du corps. Ce meurtre, après celui du leader populiste Pim Fortuyn en mai 2002, provoque une vive émotion dans le pays, où vivent neuf cent mille musulmans. Le soir même, quelque vingt mille personnes manifestent dans le centre d'Amsterdam à l'appel du maire de la ville.
Le 5, le vice-Premier ministre évoque l'engagement d'une « guerre contre le terrorisme », affirmant que l'islamisme n'est plus « une théorie, mais une réalité » aux Pays-Bas.
Les jours suivants, plusieurs établissements liés au culte musulman sont la cible d'attentats dans le pays.
Le 10, les forces spéciales de la police investissent un quartier de La Haye, arrêtant deux personnes soupçonnées d'activités terroristes.
Le 11, le gouvernement annonce un plan antiterroriste dirigé principalement contre l'islamisme radical.
Le 12, dans le sud-est du pays, la police démantèle un camp d'entraînement à la guérilla du Congrès du peuple du Kurdistan, émanation de l'ex-Parti des travailleurs du Kurdistan, procédant à de nombreuses arrestations.