2-13 juillet 1990
U.R.S.S.. XXVIIIe congrès du Parti communiste
Le 2, le XXVIIIe congrès du Parti communiste soviétique (P.C.U.S.) s'ouvre à Moscou. Devant les quatre mille six cent quatre-vingt-trois délégués, dont 40 p. 100 sont des cadres du parti, Mikhaïl Gorbatchev prononce un long rapport introductif dans lequel il fustige aussi bien les conservateurs, menés par Egor Ligatchev, que les réformateurs et leur chef de file Boris Eltsine, qui veulent entraîner l'U.R.S.S. sur « les rails du capitalisme ». Il critique également le gouvernement de Nikolaï Ryjkov qui n'a su proposer « qu'une hausse des prix » pour passer à l'économie de marché.
Les jours suivants, au fil des débats, l'opposition se précise entre les partisans de la perestroïka et les conservateurs.
Le 10, après avoir prononcé un discours dans lequel il attaque fermement les conservateurs et se prononce en faveur de l'accélération du processus de transformation du pays, Mikhaïl Gorbatchev est réélu secrétaire général par trois mille quatre cent onze voix contre mille cent seize.
Le 11, l'élection de son candidat, Vladimir Ivachko, ancien dirigeant du P.C. d'Ukraine, au poste de numéro deux du parti, qu'occupait Egor Ligatchev, constitue pour le secrétaire général une victoire significative.
Le 12, Boris Eltsine annonce qu'il démissionne du parti. Il est suivi par les maires réformateurs de Moscou et de Leningrad, puis par d'autres radicaux.
Le 13, le congrès se termine par l'élection des nouveaux organes dirigeants du parti. Leur renouvellement sans précédent constitue une autre victoire pour Mikhaïl Gorbatchev : au bureau politique, dont le nombre des membres passe de douze à vingt-quatre, seuls Mikhaïl Gorbatchev et Vladimir Ivachko se maintiennent. Quant au comité central, dont l'effectif est porté de trois cent sept à quatre cent douze membres, seuls quarante-sept des anciens élus y subsistent : de nombreux ministres et militaires le quittent au profit de dirigeants locaux.