2-15 novembre 1992
Russie. Répression des troubles entre Ingouches et Ossètes du Nord
Le 2, après l'attaque par des combattants ingouches de Vladikavkaz, capitale ossète du Nord, revendiquée par les Ingouches, en octobre dernier, le président russe Boris Eltsine décrète l'état d'urgence en Ossétie du Nord et en Ingouchie, républiques caucasiennes de la fédération de Russie. Celles-ci sont placées sous l'administration provisoire de Moscou. Les combats avaient cessé la veille, après le déploiement de forces spéciales russes à la frontière entre les deux républiques. Les Ingouches musulmans ont été en partie dépossédés de leurs terres en 1944, lorsqu'ils furent déportés en masse vers l'Asie centrale par Staline. Ils sont de plus privés de représentation politique depuis la proclamation unilatérale, en novembre 1991, de leur indépendance par les Tchétchènes, auxquels les Ingouches étaient jusque-là associés au sein de la république de Tchétchéno-Ingouchie. Ils revendiquent donc à leur tour la redéfinition de leur « république », dont la capitale historique, Vladikavkaz, se trouve être aujourd'hui dans la république voisine d'Ossétie du Nord, peuplée de chrétiens. Les Ingouches accusent les troupes russes d'aider les Ossètes à chasser ceux des leurs qui vivent sur le territoire ossète contesté, ce que confirme implicitement Boris Eltsine qui, déjà en butte au séparatisme tchétchène, affirme vouloir endiguer la contagion nationaliste dans le Caucase. Le bilan des affrontements s'élève à plusieurs centaines de morts.
Le 10, les troupes russes pénètrent en territoire ingouche.
Le 15, un accord intervient entre la Russie et la Tchétchénie sur le retrait des troupes qui se font face le long de la frontière objet de contestation.