2-16 août 2022
Taïwan - États-Unis - Chine. Visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi
Le 2, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi, qui a entamé la veille une tournée en Asie, arrive à Taïwan. Cette étape n’était pas officiellement annoncée. Plus haute responsable américaine à se rendre sur l’île depuis 1997, Nancy Pelosi réaffirme l’« engagement déterminé [des États-Unis] à soutenir la vibrante démocratie taïwanaise ». Pékin, qui revendique la souveraineté sur Taïwan, accuse Washington d’avoir « violé gravement […] l’intégrité territoriale de la Chine » et annonce l’organisation prochaine d’exercices militaires à munitions réelles tout autour de l’île. En outre, Pékin interdit l’importation de certains produits taïwanais et suspend l’exportation de sable vers l’île. Des attaques informatiques visent les sites Internet de la présidence et d’autres institutions taïwanaises.
Le 3, Nancy Pelosi rencontre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen dont la formation, le Parti démocrate progressiste, défend la souveraineté de l’île sans toutefois réclamer l’indépendance.
Le 4, au lendemain du départ de Nancy Pelosi de Taïwan, l’armée chinoise lance les plus vastes manœuvres militaires jamais engagées autour de l’île. Taipei indique que « certaines des zones des manœuvres de la Chine empiètent sur les eaux territoriales de Taïwan », outrepassant la « ligne médiane » équidistante du continent et de l’île, qui est habituellement respectée par les deux armées. La Chine tire notamment une dizaine de missiles aux abords des côtes de Taïwan et effectue, pour la première fois, un tir au-dessus de l’île. Ces manœuvres qui durent jusqu’au 7 perturbent le trafic maritime et aérien dans le secteur. La visite à Taïwan de Nancy Pelosi est accueillie avec réserve par ses interlocuteurs sud-coréens et japonais, lors de la suite de sa tournée en Asie.
Le 5, la Chine annonce son retrait de plusieurs instances de coopération avec les États-Unis, notamment sur le climat.
Le 14, la visite à Taïwan de cinq parlementaires américains entraîne de nouvelles manœuvres militaires de la part de Pékin, alors que les visites dans l’île de membres du Congrès n’ont rien d’exceptionnel.
Le 16, Pékin impose des sanctions à l’encontre de sept responsables taïwanais, dont six dirigeants du Parti démocrate progressiste.
